Patrimoine
Un logement mal isolé, ça coûte cher en chauffage. Plutôt que d’enrichir votre fournisseur de gaz ou d’électricité, vous pouvez faire quelques travaux. En profitant d’un prêt à taux zéro.
Des passoires thermiques, le parc de logements tricolore en regorge. En hiver, l’habitation se transforme en congélateur ; en été, elle se change en four. Si vous en avez assez de grelotter ou de transpirer huit mois sur douze, il est temps d’agir. Le plus important ? Améliorer la ventilation et l’isolation de votre résidence, ce qui s’avère plus efficace, dans un premier temps, que de changer de chaudière ou de radiateurs.
Pour tous ces travaux d’amélioration thermique, la facture peut très vite s’envoler. La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas obligé de tout payer cash, ni de souscrire un crédit à la consommation au taux d’intérêt prohibitif. Il existe en effet un dispositif, méconnu et peu utilisé par les particuliers : l’éco-prêt à taux zéro. Lancé voilà dix ans, il a été profondément remanié lors de l’examen de la loi de finances 2019, avec maintien du dispositif jusqu’à la fin de l’année 2021.
Que pouvez-vous faire avec cet éco-PTZ new-look ? Emprunter jusqu’à 30 000 euros sur une durée de trois à quinze ans pour financer des travaux de rénovation thermique tels que l’achat et la pose de fenêtres en double vitrage, l’isolation du toit, des murs ou des planchers, l’installation d’équipements de chauffage ou de production d’eau chaude. Pour en bénéficier, il faut que votre logement ait été construit depuis au moins deux ans et qu’il constitue la résidence principale de celui qui l’occupe, qu’il s’agisse de vous-même ou d’un locataire.
Ce prêt sans intérêts n’est en rien exclusif d’autres dispositifs. Vous pouvez ainsi le cumuler avec les aides de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) ou des collectivités territoriales, mais aussi avec les certificats d’économies d’énergie, le prêt à taux zéro (PTZ) pour l’accession à la propriété et, sous certaines conditions, avec le crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite). Le législateur a beau avoir simplifié le dispositif, restent quelques conditions à remplir et quelques démarches à réaliser pour en bénéficier.
PREMIÈRE ÉTAPE Vérifiez que les travaux sont bien éligibles, puis faire appel à un professionnel « reconnu garant de l’environnement » (RGE). Il en existe heureusement des centaines, dont vous trouverez les coordonnées sur le site Faire (www.faire.fr) édité par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. N’hésitez pas à mettre en compétition plusieurs professionnels pour payer le juste prix.
DEUXIÈME ÉTAPE Prenez contact avec votre banque. Attention, toutes n’ont pas signé avec l’Etat la convention leur permettant de distribuer l’éco-PTZ. Mais tous les grands réseaux bancaires ont fait le nécessaire. Vous devrez fournir à votre conseiller quelques documents : devis, descriptif des travaux, justification de l’utilisation du logement en tant que résidence principale, avis d’imposition. A noter que votre banquier ne vous demandera pas la moindre feuille de paie ni bulletin de paiement de votre retraite, le prêt étant octroyé sans conditions de ressources.
TROISIÈME ET DERNIÈRE ÉTAPE Faites réaliser l’intégralité des travaux dans un délai de trois ans à compter de l’émission de l’offre de prêt. Puis fournissez à la banque tous les documents justifiant de la bonne réalisation desdits travaux. Il ne vous reste plus alors qu’à profiter du confort thermique de votre logement et… à payer vos mensualités. En gardant en tête que, tant que vous n’avez pas remboursé l’intégralité de votre prêt, vous n’avez pas le droit de transformer le logement en local commercial ou professionnel, de le mettre en location saisonnière ou de l’utiliser comme résidence secondaire.