Les hérissons, victimes du Brexit
Détricoter les règles européennes en matière de protection de l’environnement risque d’être fatal à certaines espèces.
Les hérissons seront-ils les premiers à faire les frais du Brexit ? Un rapport récent du think tank Institute for European Environmental Policy estime que la sortie du Royaume-Uni de la politique agricole commune va avoir des effets dramatiques sur la faune, en particulier sur les hérissons, une espèce en voie de disparition dans les îles britanniques. Si la réglementation européenne interdit la coupe des haies du 1er avril au 31 juillet, pendant la période de nidification, ainsi que l’utilisation de pesticides sur des bandes de deux mètres de part et d’autre des rangées de plantes, c’est justement pour protéger l’habitat de 80 % des oiseaux et de 50 % des petits mammifères… Or la législation agricole britannique n’intègre pas ce type de considération écologique, et le Premier ministre, Boris Johnson, ne compte pas y remédier. Les associations de protection de l’environnement, telles que la Royal Society for the Protection of Birds, The Wildlife Trusts et WWF, ont donc quelques mois avant la fin des négociations avec Bruxelles pour convaincre le gouvernement de revoir sa copie. Pour les hérissons du Royaume-Uni, c’est une question de survie : 97 % de leur population a disparu depuis les années 1950.
Et ces dernières années, l’animal couvert de piquants est devenu l’objet de campagnes de sensibilisation, menées, notamment, par l’historien Tom Holland. « Nous sommes très bons pour donner des leçons aux pays en voie de développement sur la préservation des éléphants, dit-il, mais nous nous révélons incapables de sauver nos hérissons ! »