Surdité : des espoirs de traitement
L’Institut de l’audition qui ouvre ses portes à Paris doit accélérer le développement de thérapies pour les malentendants.
Selon une étude du ministère de la Santé, 1 enfant sur 700 naît avec une surdité profonde ou sévère. Et quelque 10 millions de Français souffrent de problèmes d’audition. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé estime que 900 millions de personnes n’entendront plus correctement d’ici à 2050, du fait de la surexposition au bruit et du vieillissement de la population. La perte d’audition représente un problème de santé publique majeur – et négligé. Aujourd’hui, en effet, il n’existe toujours pas de traitement curatif. Les personnes malentendantes peuvent se voir proposer des prothèses ou, dans certains cas, des implants cochléaires. Mais pas de médicament, par exemple, qui contribuerait à restaurer la fonction auditive.
C’est pour tenter de répondre à ce défi scientifique et médical que le 27 février, l’Institut de l’audition, né d’un partenariat entre la Fondation pour l’audition, l’Institut Pasteur et l’Inserm, ouvre ses portes à Paris (XIIe). Installée à deux pas de l’Institut de la vision, cette nouvelle structure veut répliquer le modèle de son prestigieux voisin. Créé en 2010 pour faire le lien entre recherche fondamentale, recherche translationnelle et industrie, celui-ci a déjà permis de nombreuses avancées contre les maladies ophtalmiques. Un succès qui
doit beaucoup à la personnalité de son fondateur, le Pr José-Alain Sahel, chercheur de renommée internationale. De la même façon, l’Institut de l’audition n’aurait pu voir le jour sans l’aura de sa responsable, le Pr Christine Petit. Jusqu’ici directrice de recherche à l’Institut Pasteur, également professeure au Collège de France, cette scientifique se trouve à l’origine de la découverte des gènes impliqués dans les fonctions auditives. « Ces connaissances permettent d’envisager des approches curatives, pour l’heure par de la thérapie génique ou pharmacologique », souligne la chercheuse.
Dans son laboratoire de Pasteur, des souris adultes atteintes d’une surdité profonde en raison d’une mutation génétique avaient déjà pu retrouver l’audition grâce à un transfert de gènes dans la