Réseaux sociaux : la publicité en roue libre
Vous avez besoin d’un rein « pas cher » ? Le compte Twitter @organmarkets, qui payait le réseau social pour la mise en avant de ses publications, aurait pu vous être utile… mais il a été supprimé. Twitter, comme Facebook et Instagram, semble parfois perdre pied lorsqu’il s’agit de contrôler la nature des publicités qu’il diffuse. Malgré leur puissance algorithmique, ces plateformes peinent à traquer les dérapages de leurs millions d’utilisateurs. Mais ne gagneraientelles pas à être plus regardantes sur les contenus de ceux qui les financent ? Que penserait-on d’une publicité pour des contrefaçons diffusée en prime time sur TF1 ? D’une arnaque à l’investissement locatif sur France 2 ? D’un message raciste visant « ces bougnoules et ces Noirs de France » sur M6 ? C’est pourtant ce qu’ont vu surgir des utilisateurs d’Instagram, de Facebook et de Twitter au cours des derniers mois, sous forme de contenus sponsorisés. Ces annonceurs peu recommandables n’ont contacté aucun média traditionnel. Profiter de la perméabilité des réseaux sociaux est bien plus aisé, et plus efficace. A chaque écart suscitant la controverse, les dits réseaux répondent que les annonces incitant à la haine, proposant des produits contrefaits ou relayant des escroqueries sont prohibées par leurs conditions générales d’utilisation. Une défense analogue à celle utilisée en cas de propagation de fake news ou de vidéo sanglante, qui met sur le même plan un simple utilisateur et une entreprise cliente. Alors que les lois visant à réguler le Web s’accumulent, aucun texte ne semble envisager une vérification humaine des publicités diffusées sur les réseaux sociaux.