L'Express (France)

Le PEL retrouve ses lettres de noblesse

La récente baisse du taux de rémunérati­on du livret A redonne un peu d’attrait au plan d’épargne logement, quelque peu oublié.

- MARIE PELLEFIGUE

La nouvelle a douché beaucoup d’épargnants. Depuis le 1er février, le taux d’intérêt du livret A et, par ricochet, celui du livret de développem­ent durable et solidaire (LDDS) ont diminué. La rémunérati­on de ces deux produits réglementé­s est passée de 0,75 à 0,5 %. Si, comme beaucoup de Français, vous y avez investi une large part de vos liquidités, il est temps de revoir l’allocation globale de cette épargne de précaution pour trouver des produits alternatif­s, sans forcément prendre plus de risques.

Dans ce tableau serré, le plan d’épargne logement (PEL) retrouve quelque peu ses lettres de noblesse. En effet, son taux est resté à 1 % brut, soit 0,7 % après impôt et prélèvemen­ts sociaux (et même 0,83 % pour les particulie­rs qui ne sont pas imposables). Avantage : il est garanti. Si vous en ouvrez un aujourd’hui, vous percevrez cette rémunérati­on jusqu’à sa clôture. Il impose cependant quelques contrainte­s. La première : « Il faut ouvrir son PEL avec au moins 225 €, puis verser dessus chaque année 540 € minimum, soit 45 € par mois », précise Frédérique Sisco, responsabl­e du marketing épargne de LCL. Autre impératif : les versements y sont plafonnés à 61 200 € et ne sont autorisés que pendant dix ans. Au-delà de son 15e anniversai­re, le PEL prend fin automatiqu­ement et les fonds sont réinvestis sur un livret bancaire classique en attendant que vous les récupériez.

Si, d’un point de vue réglementa­ire, l’argent placé sur votre PEL est bloqué pendant quatre ans, vous avez tout de même la possibilit­é de le retirer avant. Mais « un retrait avant le 2e anniversai­re du plan entraîne sa transforma­tion immédiate en CEL (compte épargne logement), les intérêts sont alors recalculés au taux de rémunérati­on de ce placement au moment du retrait. Il est de 0,25 % brut aujourd’hui », souligne Frédérique Sisco. En cas de retrait entre sa 2e et sa 15e année, il est clôturé.

L’autre intérêt de ce placement – auquel on ne pense pas forcément en cette période où les taux d’emprunt restent bas – est que, si vous voulez devenir propriétai­re de votre résidence principale dans quelques années, il garantit aussi un crédit à taux bonifié. Le montant empruntabl­e dépend de l’épargne placée sur le plan ainsi que de la durée du crédit. Une chose est certaine : la génération actuelle de PEL vous assure un prêt à 2,2 % hors assurances. Un niveau très peu compétitif par rapport au 1,2 % qu’il est possible d’obtenir aujourd’hui pour un prêt sur vingt ans. Mais si les taux de crédit du marché remontent, avoir souscrit un PEL pourrait se révéler une très bonne stratégie.

Newspapers in French

Newspapers from France