Faut-il interdire les terrasses chauffées ?
Depuis que Rennes a pris les devants en janvier 2020, la question fait débat entre écologistes et défenseurs des restaurateurs et cafetiers. A la veille des municipales, les esprits s’échauffent.
OUI / LES CONSOMMATEURS SONT CONSCIENTS DES ENJEUX CLIMATIQUES
La très haute consommation d’énergie des terrasses chauffées est un non-sens à l’heure où notre planète est menacée par le dérèglement climatique. Les consommateurs sont bien conscients des enjeux, et demandent que les entreprises fassent leur part du travail. L’exemplarité écologique n’est pas un risque commercial, mais au contraire une opportunité pour développer sa clientèle. De plus en plus de commerçants l’ont bien saisi. A Rennes, la règle d’interdiction des chauffages en terrasse est en vigueur depuis le 1er janvier 2020. Tous les propriétaires de bar ou de restaurant ont dû l’appliquer en même temps, et ils ne constatent pas aujourd’hui de baisse de la fréquentation.
La mise en oeuvre de cette mesure, ici, à Rennes, démontre que les commerçants sont désormais prêts à agir pour que leur entreprise devienne, elle aussi, une alliée de la transition écologique. Dans le même temps, les clients acceptent d’adopter un comportement responsable. L’interdiction des terrasses chauffées n’est pour nous qu’une étape. Ce que nous souhaitons, c’est une démarche globale et cohérente pour accompagner les commerçants de notre ville dans la transformation écologique et sociale de leurs entreprises : en matière d’énergie, mais aussi de gestion des déchets, de lutte contre le travail dissimulé, de développement de produits bio et équitables… Les entrepreneuses et les entrepreneurs y sont prêts, et nous voulons les épauler.
Pour cela, il nous faut développer de nouveaux outils afin de soutenir le commerce de proximité et ses mutations. Nous orienterons les subventions aux associations de commerçants sur des opérations de développement durable. Nous les protégerons aussi de la grande distribution en nous opposant aux projets de centres commerciaux. Nous organiserons des assises du commerce et de l’artisanat écoresponsable. Nous voulons construire une alliance entre économie et écologie. Personne ne nous reprochera d’avoir tout fait pour limiter le changement climatique. Seule l’inaction nous condamne. Il ne tient donc qu’à nous, élus, de soutenir et d’accompagner les nécessaires démarches de changement. Matthieu Theurier, vice-président de Rennes métropole, coprésident du groupe écologiste au conseil municipal et candidat à la mairie pour la liste Choisir l’écologie pour Rennes.