L'Express (France)

Revenus en baisse : comment renégocier son prêt immobilier

Si la crise du coronaviru­s et la mise en chômage partiel génèrent une diminution de vos ressources, vous pouvez alléger les charges de votre crédit. L’option à privilégie­r : le report d’échéances.

- MARIE PELLEFIGUE

Avec le confinemen­t, votre situation financière se tend et vous estimez que votre emprunt immobilier pèse trop lourd sur votre budget au quotidien ? Contactez votre banque pour tenter de retrouver un peu d’oxygène. « La quasi-totalité des contrats de prêt intègrent, dans leurs conditions générales, des modalités d’aménagemen­t des remboursem­ents », affirme Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinanc­er.

Si vous êtes au chômage partiel, inutile d’essayer de faire valoir l’assurance perte d’emploi que vous avez peut-être souscrite. Elle ne pourra pas être utilisée car, techniquem­ent, vous êtes encore en poste. D’autres solutions sont envisageab­les. Le premier réflexe consiste à éplucher votre offre de crédit. La grande majorité des contrats propose la modularité des échéances, qui permet de faire varier, à la hausse comme à la baisse, le montant des mensualité­s de 10 à 30 %. Si vous déclenchez cette option, votre banquier rééditera gratuiteme­nt une offre de prêt – au même taux que la précédente –, accompagné­e d’un nouvel échéancier. Pour compenser la baisse de l’échéance mensuelle, votre crédit sera à rembourser sur une plus longue période. Dans ce cas, ne perdez pas de vue que son coût total augmentera, puisque vous paierez des intérêts plus longtemps. Attention : « L’option de modularité impose toujours une

limite dans l’allongemen­t de la durée, très souvent de deux ans », précise Ludovic Huzieux, cofondateu­r d’Artémis Courtage. S’il vous reste beaucoup d’argent à rembourser, vous ne pourrez donc pas forcément obtenir une décote significat­ive.

L’alternativ­e à privilégie­r est alors le report d’échéances. Moins souvent proposé, il permet de suspendre vos remboursem­ents durant trois à six mois, selon les établissem­ents. Vous ne paierez rien pendant cette période, hormis l’assurance du crédit, obligatoir­e. Pour compenser les sommes non acquittées, vous pourrez soit augmenter vos mensualité­s ultérieure­s, soit reporter les échéances suspendues en fin de crédit. Là encore, le montant des intérêts sera plus fort et le coût total de votre crédit grimpera.

Si ces options sont incluses dans votre contrat, il suffit d’écrire à votre banquier pour les enclencher ; il ne peut s’y opposer. Selon la date de votre demande, la mise en place effective se fera sur la mensualité qui suit ou celle d’après. Si, en revanche, votre contrat ne vous offre aucune latitude, négociez. En prouvant à votre conseiller que votre mauvaise passe est temporaire, vous devriez obtenir la suspension de plusieurs mensualité­s et leur report. Cette réédition de l’offre de prêt peut vous être facturée quelques dizaines ou centaines d’euros.

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