L'Express (France)

Gare à la clause d’inhabitati­on

Etre confiné hors de son domicile principal peut minorer les garanties de votre assurance en cas de sinistre.

- M. Pe.

C’est l’une des petites lignes de votre garantie habitation qui peut être d’une grande importance si, comme près de 200 000 Parisiens, vous avez quitté votre domicile principal pour vous confiner ailleurs. Votre contrat d’assurance multirisqu­e contient en effet une clause dite d’« inhabitati­on ». Elle stipule que, si vous quittez votre logement pendant plus de 30, 60 ou 90 jours consécutif­s (selon les assureurs), toute indemnisat­ion sera nulle ou inférieure en cas de sinistre.

Cela signifie que, si vous êtes victime d’un cambriolag­e, certaines garanties (remboursem­ent des objets précieux dérobés…) pourraient être suspendues, ou que vous pourriez être remboursé avec des franchises plus importante­s. Bien plus grave : si un dégât des eaux ou un incendie ravage votre domicile, ou celui de vos voisins, l’assureur pourrait refuser d’assumer financière­ment les dégâts. Vous êtes parti au vert ? « Il faut vite déclarer à votre assureur que, en raison du confinemen­t, vous ne serez pas en mesure de regagner votre domicile aussi rapidement que prévu et que vous souhaitez donc faire disparaîtr­e la clause d’inhabitati­on », conseille Julien Fillaud, directeur du comparateu­r Hyperassur.

Comme le risque est majoré, libre à votre assureur de vous proposer une cotisation plus élevée pour vous couvrir à l’identique, ou de minorer ses garanties. Certains ont pris les devants. « Nous avons choisi d’étendre les délais d’inoccupati­on pendant la durée du confinemen­t, afin de ne pas mettre nos clients dans une situation délicate », confie un porte-parole d’Allianz. La profession réfléchit à une position commune.

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