L'Express (France)

Coup de frein sur l’énergie verte

Les chantiers éoliens et solaires sont presque à l’arrêt. Les objectifs en matière de consommati­on propre s’éloignent.

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L’idée peut paraître contre-intuitive, à l’heure où les réseaux sociaux se repaissent d’images satellitai­res attestant une meilleure qualité de l’air. Mais la crise du Covid-19 est une mauvaise nouvelle pour le climat. Vianney de l’Estang peut en témoigner. Son entreprise, Smart Energies, est un acteur français bien installé du solaire photovolta­ïque, exploitant 300 sites qui ont produit 120 GWh d’électricit­é verte en 2019, soit l’équivalent de la consommati­on annuelle de 66 000 foyers.

Si son parc continue de tourner à plein régime depuis le début de l’épidémie, les nouveaux projets sont en souffrance. Le quadragéna­ire a d’abord subi les retards d’approvisio­nnement des modules photovolta­ïques, produits majoritair­ement en Chine. Puis le confinemen­t de la population a douché ses espoirs d’une reprise rapide. « Les deux tiers de nos chantiers sont à l’arrêt, et ceux qui ont redémarré tournent au ralenti », explique le dirigeant.

Son cas n’est pas isolé. Dans le solaire et l’éolien, qui comptent pour près de 50 % des capacités de production du renouvelab­le et 96 % de la croissance du secteur, selon le Réseau de transport d’électricit­é, la quasi-totalité des nouveaux chantiers est à l’arrêt. « On était sur une dynamique de progressio­n qui va forcément ressentir le contrecoup de la crise, confirme Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelab­les. Si on arrive à maintenir le même niveau d’investisse­ment que l’année dernière, on sera déjà très satisfaits. »

A moyen terme, la filière peut néanmoins compter sur l’Etat, déterminé à tenir sa promesse de porter la part du renouvelab­le dans le mix énergétiqu­e à 30 % d’ici à 2030 (contre 17 % actuelleme­nt). Outre le

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