Corée du Nord Et si Kim Jong-un disparaissait ?

Les rumeurs courent sur l’état de santé du dictateur. Sa succession serait un casse-tête pour la dynastie communiste.

Il en faut peu pour échauffer les esprits sur la santé du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. C’est dire si l’annonce, le 20 avril, par la chaîne américaine CNN, qu’il « pourrait être en grave danger après une intervention chirurgicale » a fait l’effet d’une bombe. Depuis, rien n’a permis de confirmer la nouvelle, même si des médias comme la chaîne hongkongaise HST vont jusqu’à évoquer son décès. Selon le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun du 26 avril, le jeune dictateur aurait adressé des félicitations aux ouvriers de la station de ski de Samjiyon. Les experts sud-coréens pensent avant tout que Kim, en surpoids et gros fumeur, a un problème de santé, sans être à l’article de la mort. Le site spécialisé Daily NK a parlé d’une opération du coeur. Le centre d’analyse américain 38 North croit avoir aperçu son train spécial à Wonsan, dans l’est du pays. Les spéculations s’intensifient depuis le 15 avril, date anniversaire de la naissance dufondateurdelaCoréeduNord,songrandpère Kim Il-sung. A la différence des années précédentes, Jong-un ne s’est pas recueilli sur la dépouille embaumée de son aïeul.

Les rumeurs ont ravivé la question d’une succession. Qui pour monter sur le trône, sachant que le candidat doit appartenir à la « lignée du mont Paektu », surnom de la dynastie communiste des Kim, désignant la montagne la plus sacrée de Corée ? Il se retrouverait à la tête d’un Etat soumis à de sévères sanctions économiques, avec entre les mains un arsenal nucléaire. Selon la tradition, la direction devrait échoir à l’un des enfants du leader. Ils seraient entre un et trois, mais l’aîné aurait à peine 8 ans. La soeur de Jong-un, Yo-jong, considérée comme le n° 2 du pouvoir, assurerait-elle une régence ? A moins qu’elle ne prenne seule les manettes, ce qui semble improbable dans un pays où les fortes traditions confucéennes limitent la place des femmes.

Reste le frère aîné, Jong-chol, qui avait été écarté de la succession par leur père, Kim Jong-il. Réputé peu enclin à l’exercice du pouvoir, serait-il un recours fiable ?