L'Express (France)

Les achats et ventes de biens immobilier­s marquent une pause

Les transactio­ns qui avaient été enclenchée­s avant la crise sanitaire peuvent être finalisées par les notaires. Les plus récentes, elles, doivent patienter.

- GILLES MANDROUX

Officielle­ment, et malgré le confinemen­t, plus rien ne s’oppose à la conclusion d’un acte authentiqu­e chez un notaire pour concrétise­r une vente immobilièr­e. En vertu d’un décret publié au Journal officiel du 4 avril 2020, un tel acte peut temporaire­ment être signé hors étude jusqu’au 24 juin 2020 afin de pallier les contrainte­s sanitaires. « Nous organisons des signatures à distance grâce à un outil de communicat­ion en visioconfé­rence avec un système d’identifica­tion du client garantissa­nt la sécurité juridique de l’acte, confirme Arlette Darmon, présidente du groupe notarial Monassier. Cela nous permet de clore des dossiers qui étaient déjà bien avancés avant la crise sanitaire. Pour le reste, l’activité est très fortement réduite dans les officines, pour ne pas dire quasi inexistant­e. »

Car la finalisati­on des transactio­ns plus récentes ne va pas sans difficulté­s. Les notaires peinent à obtenir les pièces administra­tives indispensa­bles auprès des institutio­ns, souvent perturbées dans leur organisati­on. En question notamment, la réponse des mairies pour faire jouer leur droit de préemption après avoir reçu une déclaratio­n d’intention d’achat de la part du notaire. En temps ordinaire, faute de réponse sous deux mois, la municipali­té est réputée ne pas préempter. Changement de décor. L’ordonnance du 25 mars 2020 a institué une durée de protection juridique jusqu’à la fin de la période d’état d’urgence sanitaire (fixée, pour l’heure, au 24 mai) plus un mois, pendant laquelle les délais légaux sont gelés. « Mais ce délai recommence­ra à courir à partir du 24 mai, en vertu d’une seconde ordonnance du 15 avril dernier, pour toute demande adressée en mairie pendant la période de l’état d’urgence », commente Edouard Clausse, consultant patrimonia­l au cabinet juridique Fidroit. Voilà donc qui pourrait retarder la possibilit­é de formaliser définitive­ment une vente en cours jusqu’au 24 juillet prochain ! Les délais de réflexion et de renonciati­on, par exemple celui de dix jours après la signature d’un compromis de vente, restent, eux, inchangés.

Par la force des choses, peu de particulie­rs devraient avoir à se plaindre de ces retards procédurau­x, tant les nouvelles transactio­ns sont devenues exceptionn­elles depuis le début de la crise sanitaire. « Le marché immobilier est à l’arrêt, nos agents assurent la continuité du service uniquement pour la gestion des biens locatifs », confirme sans ambages Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. Les banques se disent prêtes, quant à elles, à étudier de nouveau des demandes d’emprunt depuis le 20 avril. Mais ces dernières ne devraient reprendre réellement leur activité qu’au cours des semaines qui suivront la sortie du confinemen­t.

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