Rentabilité et littérature
Patrick Her Sauveterre-la-Lémance (Lot-et-Garonne)
Votre article sur Ayn Rand (L’Express du 16 avril) m’a donné envie de relire
La Grève, son oeuvre majeure éditée en 1957. Un extrait m’a interpellé. Un des personnages propose d’appliquer une loi sur l’égalité des chances à la littérature, limitant la vente d’un livre à 10 000 exemplaires. « Le marché littéraire s’ouvrirait ainsi à de jeunes talents aux idées nouvelles, écrit l’auteure. Si on interdisait aux gens d’acheter une ineptie à 1 million d’exemplaires, ils seraient bien obligés d’acheter des livres de meilleure qualité. » Cette citation m’amène au palmarès des meilleures ventes de fiction, que je parcours chaque semaine dans votre magazine. On y retrouve souvent les mêmes auteurs, preuve que – abstraction faite du talent évident de certains d’entre eux – nos éditeurs minimisent la prise de risque et se contentent de resservir les formules qui ont fonctionné. Je regrette que le marketing et le souci de rentabilité prédominent la soif de littérature.
PS : Un grand bravo à toute votre équipe de rédaction. Je suis épaté par la façon dont L’Express a fait évoluer la qualité de ses articles.