La survie en jeu
« Chaque jour, je perds 1 million d’euros », lâche, dépité, Nicolas de Villiers, président du Puy-du-Fou, qui négocie un prêt garanti par l’Etat tardant à venir. Une béquille dont certaines sociétés ne verront jamais la couleur. « Pour les entreprises qui, comme nous, sont en bonne santé et ont de bonnes notations Coface ou Sfac, ça ne pose pas de problème. Mais certains de mes adhérents n’ont jamais réussi à obtenir ces fameux prêts. Ces boîtes-là sont au bord du précipice », se désole Porfirio Esteves, président du syndicat des entrepreneurs de construction d’Ile-de-France et patron de la PME Esteves frères. Le report de charges décidé par Bercy ? « Insuffisant. Nous disons au gouvernement : zéro rentrée d’argent, zéro impôt », assène Florent Moreau, président de la Fédération française des artisans fleuristes, qui estime que 15 % de ses 15 000 adhérents sont en danger de faillite.
Pour les commerçants, une autre bataille se profile : celle des loyers. En cause, le refus des bailleurs de rembourser les sommes perçues pendant le confinement. Certes, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a réussi à négocier l’annulation de trois mois de loyer pour les TPE de moins de 10 salariés. Mais elles représentent une infime partie des enseignes présentes dans les centres commerciaux. Quant aux autres, Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux, préconise un examen au cas par cas pour les PME, « mais les grandes enseignes doivent payer, car elles en ont les moyens », tranche-t-il. Bercy vient de nommer un médiateur pour tenter de trouver un accord. Là aussi, la survie des plus fragiles est en jeu.