DANS LE CERCLE DES MALRAUX PAR ALAIN MALRAUX. LAROUSSE, 304 P., 18,95 €.
M. P.
Nom : Malraux. Prénom : Alain. Age : 75 ans. Signe particulier : a été élevé (avec Vincent et Gauthier, les deux fils de Josette Clotis) puis adopté par son oncle André, qui se maria avec sa mère, Madeleine, après le décès en déportation en 1945 de son père, le résistant Roland Malraux. Un drôle de « papa », qu’André Malraux, pas dénué d’amour mais pour le moins emprunté. Lors de ses longues années passées auprès de l’auteur de La Condition humaine (Goncourt 1933) et premier ministre des Affaires culturelles de la Ve République, de 1958 à 1969, Alain a côtoyé moult personnalités du monde des arts et de la politique. Un entourage parfois fantasque qu’il croque aujourd’hui dans une langue des plus châtiées, au fil d’une brochette que l’on dévore comme on lirait à l’envi une anthologie des people de Paris Match.
Le « name dropping » commence avec Maurice Schumann, l’homme des « Français parlent aux Français », et pilier de la construction de la Communauté européenne ; puis c’est Horowitz, « le vampire géant du clavier » ; la grande Nadia Boulanger, dont il faillit devenir l’élève ; Germaine Krull, « la Walkyrie de la pellicule » ; l’ombrageux écrivain Manès Sperber ; la mécène Victoria Ocampo, sa « marraine spirituelle » ; le banquier André Meyer, qui vécut à l’hôtel Carlyle de New York la moitié de sa vie… Et encore Romain Gary, solide et solitaire, Françoise Sagan, Jacqueline Kennedy… une belle série de portraits, souvent croustillants, jamais méchants, que l’auteur conclut par un hommage à sa « presque demi-soeur », Florence Malraux, la fille de Clara, première et éprouvante femme d’André.