Il va falloir apprendre à vivre avec le coronavirus
L’expérience sud-coréenne le démontre : l’enjeu est désormais de circonscrire les inévitables nouvelles vagues de contamination.
Encouragées par l’efficacité de leurs méthodes pour juguler l’épidémie de Covid-19, les autorités sud-coréennes ont récemment incité la population à reprendre une vie quasi normale. Seulement voilà, un jeune homme – testé positif depuis – a été en contact avec des milliers de personnes lors de sa tournée des bars et des clubs d’un quartier branché de Séoul, dans la nuit du 1er au 2 mai. Et le pays craint désormais une nouvelle flambée de cas. A l’heure où l’Europe se déconfine, cet épisode vient rappeler que tant qu’un vaccin n’aura pas été mis au point, une extrême vigilance sera nécessaire, et que le retour aux libertés sera modulable. Séoul a ainsi décidé de fermer ses bars et ses discothèques.
Les autorités sanitaires locales sont conscientes qu’elles ne pourront pas empêcher d’autres vagues de contamination. L’enjeu est désormais de les circonscrire le plus rapidement possible, afin qu’elles ne touchent que quelques dizaines d’individus. Le procédé est bien rodé : traçage, test, traitement.
Mais, aussi sophistiquée soit-elle, cette méthode se heurte à des limites dès lors qu’une démocratie respecte la vie privée. De nombreuses personnes ayant fréquenté les mêmes endroits que le fêtard contaminé n’ont pas pu être retrouvées : le nouveau cluster étant apparu dans un haut lieu de la nuit gay, elles ne souhaitaient pas que leur homosexualité soit révélée. D’autres rechignent à se faire tester. « Ce ne sera pas fini avant que ce soit vraiment fini », a martelé le président sud-coréen Moon Jae-in à propos de l’épidémie. Une lapalissade qu’on aurait tort de ne pas prendre au sérieux sur le Vieux Continent.