L'Express (France)

Gérald Darmanin, l’effacé de Bercy

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que planera dans les prochaines semaines la menace d’une seconde vague, dont les conséquenc­es, sanitaires comme démocratiq­ues, seraient majeures, il a certes voulu offrir la possibilit­é de « jours heureux ». Mais il a aussi contribué à alimenter, jusque dans l’Etat, l’incertitud­e des lendemains.

L’avalanche des mots n’est pas toujours la meilleure solution, et c’est par un exercice de communicat­ion non verbale qu’il a réussi son meilleur coup des dernières semaines. Le 9 avril, il rencontre, loin de tout micro, Didier Raoult à Marseille pour, selon la formule d’un ministre, « faire du judo » – « quand il va le voir, ce n’est pas à lui qu’il parle » : le président s’adresse alors à cette France qui voit dans ce professeur un nouveau rebelle méprisé par les élites. Pour lancer ce message, il n’ouvre pas la bouche.

Pour Emmanuel Macron, si le déconfinem­ent permet au pays de redémarrer, le défi suivant sera de ne pas rester associé de trop près à cet épisode dramatique et à son lot inévitable d’errements, voire d’erreurs. La leçon est encore dans tous les esprits : il faut savoir se confiner, il faut aussi respecter une forme de distanciat­ion. « Le procès politique peut faire mal. Le président devra parvenir à se distancier de la gestion de la crise s’il veut être en situation en 2022 », observe un fidèle. La redéfiniti­on du macronisme – passage obligé mais pas forcément redouté chez un homme qui aime tant conceptual­iser – ne servira à rien si le chef de l’Etat ne retrouve pas le fil cohérent d’un récit national.

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