Les financiers du Golfe à l’affût
déconfinement ne signe pas la fin des mesures de distanciation physique. Masques obligatoires, distances de sécurité, files d’attente sont autant d’entraves qui pourraient freiner le retour des clients dans les magasins. « Pour limiter les flux, nous allons conserver nos drives sur les parkings. Cela correspond à un objectif sanitaire mais aussi commercial. La satisfaction de nos clients est élevée », prévient Grégoire Rousseau, de Boulanger.
Rapide, permettant un meilleur contrôle de son budget, cette nouvelle forme de distribution s’affiche comme un canal de vente privilégié sur le moyen terme. La France, championne du e-commerce alimentaire devant le Royaume-Uni grâce à ses plus de 5 000 magasins proposant ce type de retrait, constitue un terrain fertile. Les distributeurs, eux, s’y préparent. « Il faut intégrer que le consommateur va se tourner vers ce canal », indique Karine Gaudinière, directrice d’un Leroy Merlin à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Son magasin, qui disposait déjà d’un service de retrait en magasin, a vu le nombre de commandes retirées par jour passer de 80 à 400. « Nous allons former plus de salariés pour les préparations de commande, mettre plus de quais à disposition pour les clients ».
Cofondateur du réseau Librest, collectif regroupant 14 librairies de l’Est parisien dont sept étaient ouvertes en click and collect pendant le confinement, Renny Aupetit pense également que la période va accélérer la tendance à la numérisation des achats. Il y a douze ans, son association a fait le pari d’investir dans un site permettant de réserver et de payer en ligne ses ouvrages et de les retirer en magasin. Elle en récolte aujourd’hui les fruits, avec un chiffre d’affaires multiplié par 10 via le e-commerce ces dernières semaines. De quoi amortir un peu la chute liée à la fermeture des librairies, qui va laisser nombre de ses confrères au bord du dépôt de bilan. « Beaucoup de libraires réalisent à quel point ils ont eu tort de rater le virage du numérique il y a dix ans, laissant Amazon dévorer le marché », juge-t-il. Comme quoi, les crises sont parfois salutaires.