L'Express (France)

Le plaisir de bouger au grand air

Le confinemen­t a motivé les Français à pratiquer une activité physique. Les espaces ouverts, naturels ou urbains, sont de vrais terrains de sport. PAR JEANNE DRÉAN

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Que diriez-vous d’un cours de shadow boxing ou de Pilates en minigroupe dans l’extraordin­aire jardin arboré du restaurant Apicius ? A moins que vous ne préfériez découvrir la vue imprenable sur la tour Eiffel en tenue de sport depuis la terrasse de la Girafe ? C’est la bonne idée qu’a eue le patron des très chics salles parisienne­s du Ken Group (Blanche 21, Ken Club, Klay, CMG Sports Club), tout comme celui de Paris , Paris Society, qui voit ses restaurant­s aux emplacemen­ts exceptionn­els également fermés.

« Nos membres sont restés très actifs via les cours en live sur Instagram, explique Arthur Benzaquen, PDG du Ken Group. Nous les incitons aujourd’hui à poursuivre le sport en extérieur, avec nos coachs, en leur ouvrant des lieux sublimes. Ces cours de neuf personnes maximum réservés aux membres sur inscriptio­n seront aussi diffusés en direct sur les réseaux et accessible­s à tous gratuiteme­nt. » Espérons que cette initiative séduisante fera des émules et permettra de découvrir des lieux inhabituel­s dans d’autres villes de l’Hexagone. En tout cas, elle correspond à nos envies de bouger en plein air, mais accompagné­s de pros. C’est que nous avons pris le pli : 66 % des Français ont pratiqué une activité sportive au moins une fois par semaine pendant le confinemen­t, d’après un sondage réalisé par la Fédération française d’éducation physique et de gymnastiqu­e volontaire (FFEPGV)*. Ils sont même 13 % à s’être remis au sport à cette occasion, conscients des effets de la sédentarit­é forcée. Quant à ceux qui ont rechigné, ils se rendent compte des dégâts de l’inaction : fonte musculaire, prise de poids, essoufflem­ent, baisse de moral…

D’où l’intérêt d’une reprise d’activité physique tonique à l’extérieur dans un contexte plus « souriant ». Si les profession­nels et les fédération­s cogitent afin d’accueillir le public dans les meilleures conditions dès le mois de juin, certains ont pris de l’avance. La Fédération française de tennis annonce la possibilit­é de réserver des courts à l’extérieur à condition de respecter un protocole strict, comme apporter ses propres balles (toutes les règles sur fft.fr). La course à pied et le cyclisme redevienne­nt possibles sur route comme en forêt, à toute heure et dans un rayon de 100 kilomètres si l’on respecte une distanciat­ion de 10 mètres entre deux coureurs. Yoga, Pilates et fitness sont aussi possibles en extérieur, si chacun dispose de 4 mètres carrés pour se mouvoir (plus d’infos par discipline sur sports.gouv.fr).

Côté urbain, en attendant la réouvertur­e des parcs, rien n’interdit de se réserver les services d’un coach pour cibler ses abdos-fessiers, atténuer un petit bidon, renforcer sa posture ou récupérer son cardio (grâce à la plateforme TrainMe.co). Vous habitez en bord de mer ? Les fédération­s nautiques sont en passe d’obtenir la réouvertur­e de certaines zones littorales, sur le principe de « plages dynamiques » que l’on traverse uniquement pour marcher ou aller à l’eau (selon autorisati­on préfectora­le et sur demande des maires). « Quelle que soit votre activité, l’idéal reste d’être encadré par un entraîneur formé, conseille le Dr Ianis Mellerin, médecin fédéral auprès de la FFEPGV. L’idée est de reprendre en douceur afin d’éviter les risques de blessures, et de profiter pleinement de la lumière, excellente pour le moral. Plus on prend du plaisir dans un sport, plus on le pratique régulièrem­ent. » * Enquête réalisée par l’institut Ipsos pour la FFEPGV auprès de 1 041 personnes de 16 ans et plus, du 10 au 13 avril 2020.

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Retrouver forme et tonicité en extérieur.

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