Profession : référent Covid-19
Ce salarié veille à la mise en oeuvre des protocoles sanitaires pour éviter toute contamination.
Conductrice de chantier chez SNRB, une PME du bâtiment dans le Vald’Oise, Noémie Gillon s’est vu confier depuis mars une mission supplémentaire : référent Covid-19. Son rôle? Construire les protocoles sanitaires, veiller à leur application et faire le nécessaire si un cas est détecté dans l’entreprise. « Je fais la tournée des chantiers, je vérifie que les gars appliquent bien les consignes, que les commandes de masques sont suffisantes, etc. », explique la jeune femme de 24 ans. Déjà chargée de la sécurité avant l’épidémie, Noémie Gillon endosse volontiers cette nouvelle responsabilité, même si, « parfois, ce n’est pas facile, car on fait un peu la police, en rappelant les règles de base ». A charge pour elle, surtout, de trouver des solutions
« Il faut une personne désignée, sans quoi le risque de dilution des informations est grand »
quand les mesures définies sur le papier se heurtent aux réalités du terrain.
Afin de pouvoir continuer les chantiers pendant le confinement, les sociétés du bâtiment ont été les premières à se doter d’un référent Covid-19, alors même que la loi n’oblige pas leur présence. « Il faut une personne désignée, sans quoi le risque de dilution des informations est grand », plaide Paul Duphil, directeur général de l’Organisme de prévention du BTP, qui conseille les entreprises du secteur en matière de sécurité. Le profil de ce poste ? « Le référent est à la fois un coordinateur et un logisticien. Il doit également être doté d’un bon sens de l’écoute, car il est aussi là pour recueillir les inquiétudes des salariés », précise Paul Duphil.
Le plus souvent, ceux qui occupent aujourd’hui cette fonction sont issus des ressources humaines ou du management. C’est le cas chez ETF – filiale ferroviaire de Vinci Eurovia forte de 2 600 salariés –, qui a mis en place une centaine de référents Covid-19. Des chefs d’équipe pour la plupart. « Tous ont suivi une formation sur les gestes barrière et les dispositions à suivre », précise Eric Lefebvre, directeur délégué chargé de la sécurité.
Du côté des constructeurs automobiles également, les référents ont fait leur apparition. Chez Toyota, Julien Brockly, opérateur de ligne en carrosserie, prend son rôle très à coeur. Cet élu CFDT arpente chaque jour la zone ouest de l’usine d’Onnaing (Nord) pour veiller au respect des consignes : « Notre cellule Covid-19, qui comprend des membres de la direction mais aussi des médecins du travail et des représentants du personnel, se réunit quotidiennement afin de faire le point. » Pour l’heure, aucun cas n’a été détecté, mais il a fallu gérer des suspicions. Chacun espère que cette fonction ne s’installera pas, mais tous savent qu’ils l’occuperont encore plusieurs mois. Tant que le virus n’aura pas disparu.