Face au racisme, la justice à la peine
Les injures ou violences à caractère raciste progressent. Pourtant, poursuites et condamnations restent rares. es années passent, les actes racistes et xénophobes continuent de progresser, mais la justice a toujours des difficultés à appréhender ces délits. C’est le constat que dresse, une nouvelle fois, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans son rapport annuel, remis au Premier ministre le 18 juin, au moment même où l’affaire Floyd, aux Etats-Unis, et les manifestations antiracistes en France de début juin ravivaient les débats autour de cette question.
Par-delà les polémiques et les différends idéologiques, les chiffres dévoilés dans le rapport sont sans appel. Qu’ils s’agissent de provocations, d’injures, de violences ou de discriminations à caractère raciste, le nombre de condamnations est resté faible en 2018 (dernière année connue) : 393 peines ont été prononcées, alors que 6 603 affaires ont été transmises à la justice et que près de 1 million de personnes estiment avoir été victimes d’actes racistes.
En réalité, la difficulté à juger commence bien avant les tribunaux. Certes, en 2019, les services de police et de gendarmerie ont enregistré plus de 5 700 infractions commises en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion, en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Mais le dépôt de plainte reste une pratique rare. Parce que les commissariats ne sont pas toujours sensibles à la demande des victimes. Parce que
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