Le déconfinement, une partie difficile pour le monde du jeu vidéo
Le travail à distance complique la collaboration entre les créatifs et les développeurs. Résultat : des titres attendus, voire des consoles, pourraient voir leur sortie retardée.
Le « Restez chez vous » a dopé la première industrie culturelle mondiale. Au début du confinement, la plateforme Steam a ainsi battu son record de fréquentation, avec plus de 22 millions de joueurs connectés simultanément. Le géant Nintendo, lui, a doublé ses ventes de consoles Switch au mois de mars par rapport à l’an dernier, et écoulé à plus de 13,4 millions d’exemplaires, en seulement six semaines, son titre Animal Crossing : New Horizons.
Les ventes digitales, surtout, ont explosé. Depuis la dernière génération de consoles, on peut en effet indifféremment acheter un jeu en magasin ou le télécharger depuis son salon. Une transition vers une distribution dématérialisée qui s’est accélérée avec le confinement. Ce modèle est
particulièrement attractif pour les éditeurs de jeux, qui n’ont plus à fabriquer de supports physiques ni à payer d’intermédiaires. Reste que la fermeture des magasins pendant huit semaines a porté un coup très dur aux chaînes comme Micromania ou Gamecash… Les éditeurs eux-mêmes ont vu leur calendrier de production bouleversé par le virus. « Le gaming est un secteur numérisé par définition, donc a priori propice au télétravail, mais la création d’un jeu exige des itérations permanentes entre les créateurs de dessin, les animateurs et les programmeurs. Ces échanges sont moins fluides quand chacun travaille chez soi. La productivité a donc baissé avec le Covid-19 », explique Laurent Michaud, économiste spécialiste du jeu vidéo.