Amazon, bouée du cinéma français
Le groupe rachète les films privés de sortie en salles par le confinement pour les diffuser sur sa plateforme. Une première.
Longtemps, les badauds ont pu apercevoir les affiches pour ces films sur les flancs des bus : celle d’un bonhomme de bois et d’un vieil homme cotoyait celle d’une danseuse de pole dance, avec sortie en salles annoncés pour le 18 mars. A cause du confinement, ni Pinocchio de Matteo Garrone ni Forte de Katia Lewkowicz ne débarqueront sur les grands écrans en France. Ni aujourd’hui ni encore moins demain. La mise sous cloche du pays, survenue trois jours plus tôt, et la fermeture des cinémas ont eu raison des deux longs-métrages, dont la promotion venait tout juste de débuter. « Nous avions déjà dépensé beaucoup d’argent et si Forte ne sortait pas rapidement, nous risquions de tout perdre, explique le producteur du film, Nicolas Duval. J’ai donc approché Amazon, qui était intéressé à l’idée de l’acquérir et de le diffuser sur Internet via son service Prime Video. »
Ce type de cession est une première et a posé des problèmes bien plus complexes qu’il n’y paraît. Car au préalable, il a fallu convaincre tous les partenaires financiers de Forte de bien vouloir abandonner leurs droits. L’enjeu était donc de toucher suffisamment d’argent du géant américain pour rembourser France 2, TF1 Studio, UGC, et aussi le Centre national du cinéma et de l’image animée. A cela s’ajoutaient les frais de promotion déjà engagés mais aussi d’autres coûts, pour un total de plus de 3,5 millions d’euros. « Nous avons dû