Covid-19 : gare au relâchement !
DLes progrès dans la prise en charge des malades ne doivent pas nous conduire à baisser la garde.
écidément, les Français ont du mal à se faire aux « mesures barrière ». Le port du masque progresse mais reste aléatoire : si une large majorité d’entre nous affirme l’avoir adopté, combien le glissent sous le nez ou le menton à la première occasion ? Quant au respect des distances physiques ou au lavage régulier des mains, il continue de s’effriter, lentement mais sûrement, selon les sondages publiés chaque semaine par Santé publique France.
Certes, les plus à risques, et en premier lieu les seniors, se protègent, d’où un nombre encore contenu de nouvelles admissions en réanimation. Certes, des progrès considérables ont été faits dans la prise en charge des malades. La confirmation récente de l’utilité des corticoïdes par sept études concordantes réalisées sur cinq continents en est un exemple probant : cette classe de médicaments, peu chers et déjà sur le marché, « permet de réduire d’un tiers les formes graves, et d’augmenter de 20 % les chances de survie en réanimation », assure Djillali Annane, chef de service à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). A gravité égale, les patients sont aussi moins souvent intubés, ce qui limite les complications.
Mais il ne faut pas s’y méprendre : « Si le nombre de cas enregistrés chaque jour continue à dériver, les services de réanimation vont à nouveau se remplir, c’est mécanique », assure le Pr Annane. L’exemple marseillais, où les médecins ne peuvent que constater un accroissement des formes sévères, révèle à quel point la situation est fragile. Le triptyque « tests-traçage-isolement » montrant toujours des failles béantes, les Français ne peuvent compter que sur leur vigilance pour se protéger. Il est encore temps, nous disent la plupart des experts, d’éviter que la situation dramatique du mois de mars ne se reproduise. A une seule condition : appliquer avec plus de rigueur que nous ne le faisons aujourd’hui l’ensemble des gestes barrière.
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