Le noeud gordien du Proche-Orient
Pour sortir de l’impasse, Israël, la Syrie et le Liban doivent reconnaître leurs existences mutuelles.
u Proche-Orient, les brûlures de l’Histoire s’inscrivent dans la terre, et dans cette partie du monde se situe l’un des noeuds frontaliers les plus complexes de la planète, aux confins du Liban, d’Israël et de la Syrie. Une zone de guerres, de terreur, d’enlèvements et de bombardements mettant en jeu trois Etats qui ne se reconnaissent pas. Pour Beyrouth, Israël est la « Palestine » ; pour la Syrie, le Liban est une création artificielle du colonisateur français il y a exactement cent ans.
ADes tracés problématiques
A l’est d’Israël se trouve la frontière syrienne, au pied du plateau du Golan, annexé dans les faits par Jérusalem en 1981. Les Casques bleus y patrouillent dans la zone de désengagement créée après la guerre du Kippour, en 1973. Israël est intervenu plus d’une fois en Syrie ces dernières années, notamment pour répondre à des attaques de roquettes ou empêcher l’installation de forces iraniennes. Au nord d’Israël, la frontière libanaise et le Sud-Liban, surveillé depuis 1978 par la peu efficace Force intérimaire des Nations unies (Finul), dont le mandat a été prolongé d’un an le 28 août. Son tracé, fruit du partage entre puissances mandataires, fut délimité en 1923 à l’issue d’âpres négociations entre Paris et Londres. La France s’était résolue à attribuer le nord de la Galilée, peuplé d’implantations juives, à la Palestine – y compris le lac de Tibériade – tout en maintenant des droits de navigation et de pêche pour les Libanais et les Syriens. La frontière de fait est aujourd’hui la « ligne bleue » définie par l’ONU, qui suit à peu de chose près celle de 1923, complétée par une « barrière technique » en territoire israélien, quelques dizaines de mètres en retrait. Du point de vue de Beyrouth, Israël occupe encore une partie du pays : les collines de Kfar Chouba et la région de Ghajar, village alaouite situé en amont du Jourdain, et surtout les fermes de Chebaa ; mal démarquée par les puissances coloniales, cette section du Golan est considérée comme… syrienne par l’ONU et les Occidentaux. Pour Jérusalem, la menace vient du Hezbollah, soutenu par l’Iran, et qui, depuis
Frontières Frontières disputées Routes principales Quartier général des missions de maintien de la paix des Nations unies Au Liban, zones à majorité chiite
Haïfa
FINUL
Sidon
Sud-Liban
Nazareth
Kfar Chouba
Ghajar
FNUOD
Qouneitra
Deraa
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