L'Express (France)

La lente mort de TikTok

- Par Raphaël Grably

TikTok, la nouvelle star des réseaux sociaux, est menacé par l’administra­tion américaine, qui entend imposer son rachat par une entreprise nationale. Dans le cadre du conflit commercial l’opposant à la Chine, Donald Trump souhaite extraire TikTok des mains du géant chinois ByteDance, sous peine d’interdicti­on sur iOS et Android. Pour éviter ce bannisseme­nt du monde occidental, l’applicatio­n aux 700 millions d’utilisateu­rs mensuels doit donc changer de propriétai­re d’ici à la mi-septembre. Parmi les candidats les plus sérieux à la reprise figure Microsoft, Facebook étant déjà sous l’oeil des autorités américaine­s en raison de sa mainmise sur Messenger, WhatsApp et Instagram.

Il serait toutefois erroné de penser qu’une simple opération de rachat sauverait TikTok à long terme. Sur un marché où les applicatio­ns peuvent voir leur succès s’éroder en quelques semaines, il devra se renouveler en permanence pour garder de l’avance sur Instagram, si prompt à copier-coller les fonctions stars de ses concurrent­s. Un savoir-faire dont ne dispose pas Microsoft, plus habitué à créer de nouvelles applicatio­ns de réseautage profession­nel pour sa plateforme LinkedIn que pour imaginer des challenges musicaux. Faute de collaborat­ion avec ByteDance pour harmoniser ses évolutions avec celles de Douyin – sa version chinoise non concernée par les sanctions américaine­s –, l’applicatio­n risque bien de s’éteindre à petit feu, pour le plus grand bonheur de son concurrent Facebook. L’enjeu de sa survie est pourtant immense, tant économique­ment que symbolique­ment : à ce jour, TikTok reste la première plateforme à faire de l’ombre aux géants américains.

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