L'Express (France)

On joue les prolongati­ons sur la Côte d’Azur

Deux restaurant­s, deux ambiances, mais un même plaisir : déplier sa serviette au coeur d’une provence allégée de son agitation estivale.

- PAR EZÉCHIEL ZÉRAH APOPINO, une auberge de charme

Apopino est comme un bon bouquin qu’une fois lu on regrette d’avoir déjà terminé. « Romanesque », a résumé le confrère de Nice Matin qui nous a recommandé cette auberge moderne, tenue depuis trois ans par un jeune couple (elle était réceptionn­iste dans l’hôtellerie de luxe ; lui a troqué sa calculatri­ce de financier à Milan contre une toque). C’est exactement ça, romanesque.

Il faisait encore jour à notre arrivée et les petites tablées en terrasse avaient l’air heureuses d’être postées devant cette maison de village lumineuse. Ce charme de carte postale, la nuit le prolongera en faisant du restaurant un îlot cerné par des murs de pierre, bien loin de l’agitation palpable du reste de Grimaud. A notre arrivée, donc, flottait un sentiment de bien-être chez nos futurs voisins de table. La raison ? Madame en salle – renseignem­ents pris, elle s’appelle Victoire –, d’une douceur comme on n’en voit plus beaucoup, a fortiori en plein mois de juillet près de Saint-Tropez. En une poignée de phrases, Victoire nous a fait oublier les prix « Provence chic » à la carte (33 euros le plat, jusqu’à 15 euros le dessert). Va pour le frito de rougets et haricots verts du pays à tremper dans une pimpante sauce vinaigrée aux poivrons rouges. Et pourquoi pas le poulpe de roche – qui se révèle parfaiteme­nt cuit –, accompagné de ses courgettes niçoises. Et puis, tant qu’on y est, on opte aussi pour un « menu des amis » : bonne pioche, avec, en entrée, des rillettes de cabillaud et un étonnant coulis de laitue. Le néo-cuisinier fait mieux que bricoler, il mitonne fin. Et met les bouchées doubles côté pâtisserie, chose suffisamme­nt rare pour être soulignée ! La grande tarte fine aux pommes à partager glisse comme un nuage avec sa glace vanille turbinée minute ; le millefeuil­le au gianduja, lui, mériterait un astre au guide Michelin. Et si on revenait chaque année, pour tourner à nouveau les pages d’un roman gourmand qui prend soin de nous ?

– Place des Pénitents, Grimaud (Var). 04-94-43-25-26. www.apopinores­taurant.com Menu 35 €, carte 61-68 €. jalapeño,

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A Grimaud, un écrin préservé pour des plats finement mitonnés.

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