Taux bas… mais pas pour tous
Pour les emprunteurs au profil risqué, les conditions d’octroi des crédits se durcissent.
Ceux qui recherchent un crédit pour acheter un logement peuvent se rassurer. Les taux d’intérêt devraient rester bas, au moins jusqu’à la fin de l’année, voire plus si l’économie ne subit pas de nouveau choc. Les professionnels sont optimistes. « Les taux de référence qui servent à calculer les taux d’intérêt immobiliers vont rester stables au moins jusqu’au terme du premier semestre 2021. La Banque centrale européenne s’est engagée dans ce sens », anticipe Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi. Décrocher un prêt peut s’avérer moins aisé qu’avant. Dès février 2020, sous la pression des autorités de régulation financière, les banques ont durci les conditions d’octroi des crédits. La crise du Covid-19 a ensuite contribué à noircir le tableau. « Face à ce durcissement, le taux de rejet des demandes de prêts auprès des courtiers est passé de 12 % en début d’année à 35 % en juillet », souligne Bruno Rouleau, président de l’association professionnelle des intermédiaires de crédit.
Les plus touchés, selon lui :
« Les primo-accédants sans apport personnel, les primo-investisseurs, les indépendants, les salariés d’entreprises exposées à la crise et les seniors. » A l’inverse, les salariés en CDI des grands groupes ou les fonctionnaires font l’objet de toutes les attentions de la part des banques. Conséquence : ces clients privilégiés devraient bénéficier, d’ici à la fin de l’année, d’une baisse des taux qui se caleraient sur ceux appliqués avant la crise, à savoir 0,8 % (hors assurances) sur vingt ans et 0,9 % sur vingt-cinq ans. Des conditions idéales pour cette catégorie d’emprunteurs.