Le nucléaire sans les risques
En réduisant la taille des réacteurs ou en utilisant du combustible liquide, les ingénieurs cherchent à gagner en sécurité.
SMR (small modular reactor, petit réacteur modulaire) ou MSR (molted salt reactor, réacteur à sels fondus) ? Derrière ces sigles, deux technologies nucléaires très différentes visent le même objectif : réduire les risques d’accident. Aux EtatsUnis, le grand public découvre à peine la première catégorie. Joe Biden, candidat démocrate à l’élection présidentielle, encourage le développement des SMR afin de décarboner l’économie. Et le 28 août dernier, la société NuScale est entrée dans l’Histoire en devenant la première entité privée autorisée à construire des installations de ce type sur le sol américain. A quoi vont-elles ressembler ? A des centrales de poche. « Sur le plan technologique, elles s’apparentent à nos grands réacteurs. Le combustible et le système de refroidissement – à eau pressurisée – sont les mêmes. Par contre, la façon de construire les principaux éléments change complètement », précise Jacques Chénais, expert senior SMR au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Au lieu d’édifier le réacteur sur site petit à petit, les éléments sont montés en usine sur des modules. Un procédé rendu possible par la taille réduite et la puissance plus faible de ce genre de modèle. La cuve, par exemple, est acheminée par camion. Les réacteurs peuvent être montés par deux
ou plus en fonction de la puissance recherchée. Mieux, avec les SMR, le risque d’accident grave diminue. « Car, en cas d’incident dans le coeur, il y a beaucoup moins d’énergie dégagée. Il est donc possible de maîtriser la situation à l’aide de défenses plus simples, comme un simple bassin de refroidissement », assure Joël Guidez, expert international au CEA.
Le nucléaire sans aucune catastrophe… Les ingénieurs auraient-ils trouvé la formule magique ? Les SMR souffrent de