/ « NOTRE PAYS DOIT DISPOSER DE GROUPES CAPABLES DE PESER DANS L’ÉCONOMIE MONDIALISÉE »
FOUI
ace à l’urgence environnementale, la France dispose de réels atouts pour accélérer la transition écologique, répondre aux enjeux climatiques et créer les conditions d’une croissance durable et responsable. Cela doit être sa grande ambition. Mais il apparaît nécessaire que notre pays dispose de groupes stratégiques permettant de peser dans l’économie mondialisée. Face à une concurrence qui s’organise – je pense aux grands groupes chinois –, la France ne pourra être au rendez-vous de cet enjeu majeur sans engager une véritable concentration des forces et des talents. L’expertise, le savoir-faire logistique, le capital humain, la capacité d’innovation nous sont reconnus dans des domaines aussi stratégiques que la gestion de l’eau, la gestion des déchets ou la qualité de l’air.
Cependant, Veolia et Suez ne représentent actuellement que 5 % de parts de marché au niveau mondial sur ces différents segments.
La démarche de rapprochement entre ces deux acteurs majeurs du marché de l’eau et des déchets, au-delà des jeux capitalistiques et des modalités de l’opération, qui ne peuvent que produire des tensions du fait d’une rivalité historique vieille de cent cinquante ans, laisse entrevoir des potentialités énormes en matière d’investissements et de recherche. Atouts qui peuvent permettre à la France de disposer d’un leader mondial et de pouvoir répondre aux défis planétaires qui s’annoncent.
J’entends les préoccupations et inquiétudes que la démarche de Veolia soulève. Bien sûr, il faudra être attentif au maintien aussi bien des emplois que de la qualité du service et de la régularité des prix. Des garanties ont d’ores et déjà été données par le PDG du groupe, Antoine Frérot, qui a compris quelle formidable opportunité représente la transition écologique : celle d’être aussi vecteur des créations d’emplois de demain.
ancien ministre des Transports, maire (PS) de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
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