La surprenante percée des eaux pétillantes alcoolisées
Transparent comme du cristal, peu sucré, et titrant moins de 6 degrés, le hard seltzer se vend comme une alternative à la bière. Venue d’Amérique, la tendance gagne la France.
Une façade couverte d’affiches déchirées, d’épais rideaux pour préserver l’anonymat, aucune enseigne… Le bar parisien le Syndicat imite à la perfection les comptoirs clandestins de la prohibition américaine. Ce vrai faux speakeasy n’a pourtant rien à cacher, bien au contraire. Les jumeaux barmans Hadrien et Sara Mouloudaud y proposent Fefe, pour « Fait en France », un des premiers hard seltzers tricolores. Un breuvage mi-soda, mi-cocktail, transparent comme du cristal, qui a l’ambition d’étancher la soif des millennials soucieux de leur ligne. Cette boisson née en Amérique du Nord est en effet un simple mélange d’eau, de sucre fermenté, de levure et d’arôme de fruit, le tout largement arrosé de marketing. Les fabricants de hard seltzer mettent en avant sa « pureté », ainsi que des taux de glucose et des apports caloriques plus faibles que ceux de la bière, avec un même dosage d’alcool, compris entre 4 et 6 degrés.
Et fermenter n’est pas distiller. Ni gin ni vodka aromatisés, le hard seltzer vendu en canette échappe à la taxe dite « prémix », du nom de ces mélanges où l’alcool fort est masqué par de bonnes rasades de sucres. Soit tout de même 11 euros par décilitre d’alcool sur le marché français. Une taxe mise en place à la fin des années 1990 par de nombreux gouvernements, inquiets des ravages de ces boissons « prêtes à boire » auprès des jeunes, afin de les rendre moins accessibles financièrement.
L’histoire des hard seltzers débute en 2016 avec le lancement de la marque White Claw par le milliardaire canadien Anthony von Mandl, importateur et négociant en vins. L’homme d’affaires revendique