L'Express (France)

Faut-il une nouvelle loi sur le télétravai­l ?

Poussé par les syndicats, le patronat a accepté d’ouvrir des négociatio­ns, mais souhaite que la portée de l’accord soit limitée.

- PAR CATHERINE PINCHAUT

OUI / « UN CADRE DE RÉGULATION CLAIR EST AUSSI SÉCURISANT POUR L’EMPLOYEUR QUE POUR LE SALARIÉ »

Le télétravai­l s’est invité dans le débat ce printemps, lors de la première vague de Covid-19. En raison de son applicatio­n à grande échelle, il a parfois été une découverte pour les travailleu­rs, quels que soient leur secteur d’activité et leur statut, qu’ils soient salariés d’entreprise­s grandes ou petites. Son développem­ent pérenne implique de revisiter son cadre de mise en oeuvre à la lumière des constats faits durant la crise sanitaire et des retours d’expérience depuis les premiers accords conclus dès 2005. Les partenaire­s sociaux se sont emparés de ce sujet en élaborant un diagnostic partagé présentant les enjeux que le télétravai­l implique désormais, des points de vue tant social, économique, environnem­ental, organisati­onnel que managérial.

La négociatio­n interprofe­ssionnelle qui s’engage doit redonner un contour clair et modernisé au télétravai­l. Elle doit être l’occasion de proposer des points de repère aux entreprise­s, aux employeurs comme aux salariés ou aux représenta­nts des travailleu­rs, pour sa mise en place et son développem­ent dans l’intérêt de tous.

Il convient aussi de déterminer les conditions de recours au télétravai­l en situation de crise, qu’il s’agisse d’un contexte exceptionn­el, comme celui que nous avons vécu avec cette pandémie, ou d’un cas de force majeure. Préciser les modalités d’exercice du télétravai­l contraint doit être l’occasion de répondre aux questions qui sont apparues avec la crise sanitaire.

Un nouvel accord permettra d’assurer un socle de garanties minimales aux télétravai­lleurs dans les entreprise­s non dotées d’un accord ou d’une charte. Un cadre de régulation clair est tout aussi sécurisant pour l’employeur que pour le salarié, et évite ainsi une judiciaris­ation des relations de travail. Cet accord aura un effet d’entraîneme­nt dans les entreprise­s, voire dans les branches, tout en laissant place à l’intelligen­ce collective : il doit être une réelle opportunit­é d’y développer un dialogue social de qualité.

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Catherine Pinchaut, secrétaire nationale CFDT, chargée du dossier télétravai­l.

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