Le Nostradamus qui donne Biden gagnant
Le politologue Allan J. Lichtman a mis au point une méthode qui permet de prédire le nom du vainqueur de la présidentielle. Et ça marche depuis quarante ans!
Oubliez les sondages, les statistiques, les bases de données ! Pour prédire le résultat de la présidentielle américaine, tout cela est inutile, assure le Pr Allan J. Lichtman, de l’American University (Washington DC), qui, depuis les années 1980, annonce systématiquement à l’avance le vainqueur du scrutin. En 2016, il fut ainsi un des rares analystes à avoir prévu la victoire de Donald Trump.
Décrite dans l’ouvrage Predicting the Next President : The Keys to the White House («Prédire le prochain président : les clefs pour la Maison-Blanche ») – réédité avant chaque présidentielle depuis 2008 –, sa méthode infaillible repose non pas sur des enquêtes d’opinion, « qui ne permettent pas de savoir ce qui se passera le jour du vote », mais sur une série de critères. Mise au point en 1981 avec le mathématicien et géophysicien russe Vladimir Keilis-Borok (décédé en 2013), elle s’appuie sur l’étude de l’histoire américaine, notamment sur l’analyse de toutes les présidentielles depuis 1860 et l’élection de Lincoln.
Les deux hommes ont ainsi élaboré un quiz en 13 affirmations auxquelles il convient de répondre par vrai ou faux. Si les réponses à six propositions ou davantage sont négatives, alors le candidat du parti sortant sera battu. Pour prédire le nom du vainqueur du futur scrutin, Lichtman a complété le questionnaire suivant.
01 La Maison-Blanche a progressé en nombre de sièges lors des élections de mi-mandat (« midterms »). faux. « Le Parti républicain a reculé aux législatives de 2018 », rappelle Lichtman.
02 Il n’y a pas de primaire organisée au sein du parti du président sortant. vrai. 03 Le président sortant se représente. vrai. 04 Il n’y a pas de « troisième parti » en lice. vrai. Kanye West et son Birthday Party « ne peuvent être considérés comme un troisième parti à part entière », car ils ne seront présents au maximum que dans 1 Etat sur 5. 05 L’économie américaine est solide.
faux. « La crise du Covid-19 a fragilisé l’économie. »
06 La croissance économique durant la présidence sortante a été aussi bonne que lors des deux mandats précédents. faux. 07 Il y a eu des changements politiques majeurs durant les quatre années écoulées.
vrai. « La réforme fiscale et d’autres décrets présidentiels ont considérablement modifié la politique intérieure. »
08 Il n’y a pas eu d’instabilité sociale.
faux. « La présidence Trump a été émaillée de manifestations et d’émeutes. »
09 La Maison-Blanche a été épargnée par les scandales. faux. « Les scandales se sont succédé à un rythme effréné. »
10 La Maison-Blanche n’a pas connu d’échecs militaires ou politiques majeurs sur la scène internationale. vrai. 11 La Maison-Blanche a connu des succès militaires ou politiques majeurs à l’international. faux.
12 Le candidat du parti sortant est charismatique. faux. « S’il est vrai que la personnalité de Donald Trump est écrasante, il ne séduit qu’une fraction minoritaire des Américains. »
13 L’adversaire du candidat de la MaisonBlanche n’est pas charismatique. vrai. « Joe Biden est sympathique mais pas charismatique. » résultat : on compte six « vrai » et sept « faux ». Selon Allan J. Lichtman, c’est donc Joe Biden qui remportera l’élection présidentielle du 3 novembre. A moins que Donald Trump, après avoir déjoué tant de pronostics, ne parvienne aussi à embrouiller les fils d’une méthode jusqu’ici infaillible…
W
600 000 morts) et l’assassinat d’Abraham Lincoln. Le pays est secoué par des émeutes, menacé par l’instabilité. Et l’intelligentsia se déchire sur la question des minorités et des suprémacistes blancs. Ça vous rappelle quelque chose ?
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