A la recherche du son de Notre-Dame
Le chantier de la cathédrale avance lentement. Des centaines de scientifiques y participent. Notamment pour restaurer son cocon acoustique.
En 2024, un Te Deum devrait résonner sous les voûtes de Notre-Dame pour célébrer la réouverture au culte de la cathédrale emblématique de Paris. Et si ce chant religieux n’était pas audible ? Restauré, et même en partie reconstruit (notamment sa charpente), le chefd’oeuvre de l’art gothique pourrait-il ne jamais retrouver son acoustique ? Cette question a été l’une de celles évoquées lors du colloque réunissant pour un point
grands édifices religieux furent conçus avec des contraintes phoniques, mais il y avait sans doute une réflexion sur la façon dont portait la voix », estime Mylène Pardoen, docteure en musicologie à la Maison des sciences de l’Homme Lyon Saint-Etienne (CNRS), qui a fondé une spécialité dont elle est encore l’unique représentante, l’« archéologie du paysage sonore ». Son groupe vise dans un premier temps à retracer l’évolution acoustique de la cathédrale Notre-Dame. « Des éléments de décor comme une peinture ou la statuaire, l’exposition d’un mur au soleil ou encore la mise en place d’un jubé séparant laïques et religieux peuvent avoir un rôle dans la propagation des sons. Nous allons tenter de retracer cette histoire, de la construction à l’incendie », expliquet-elle. Un travail de fourmi, qui se déroule essentiellement en bibliothèque à la recherche d’indices.
L’autre versant de ce projet, plus ancré sur le terrain, consiste à réaliser des captations au sein du bâtiment afin d’en reconstituer l’ambiance sonore. Hélas, pollution au plomb et crise sanitaire ont fait prendre du retard à l’ensemble du chantier. La cathédrale demeure en « état de péril », notamment tant que le démontage du fameux échafaudage n’est pas terminé et que l’inspection de la voûte n’a pas été réalisée. Malgré tout, la scientifique, armeé de 135 kilos de matériel (micros, enregistreurs, haut-parleurs, câbles, etc.),
Un travail de fourmi,