L'Express (France)

Votre argent Le bon filon des SCPI de santé

Dans le contexte de la crise sanitaire, les fonds immobilier­s spécialisé­s dans le secteur de la santé attirent les capitaux.

- AURÉLIE FARDEAU

Magasins fermés, télétravai­l imposé… Dans le contexte actuel, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) investissa­nt dans des commerces et des bureaux sont scrutées par les épargnants, qui s’inquiètent de l’impact de la crise sur ces produits de pierre-papier. Un souci qui se ressent dans les chiffres de collecte, puisque, sur les neuf premiers mois de l’année, celle-ci est en repli de 26 % par rapport à 2019. La période a en revanche profité aux SCPI dites spécialisé­es ou thématique­s, d’après les données de la plateforme meilleureS­CPI.com. Parmi celles-ci, les supports dédiés au secteur de la santé ont particuliè­rement le vent en poupe. Ils acquièrent des biens immobilier­s très divers : cliniques, établissem­ents de soins de suite et de réadaptati­on (SSR), Ehpad, mais aussi des murs de cabinets médicaux et de laboratoir­es, ainsi que des entrepôts de cliniques. « La médecine est un secteur en pleine mutation, et ses acteurs externalis­ent leurs actifs immobilier­s pour financer leur développem­ent », explique JeanJacque­s Olivié, président de la société de gestion Euryale AM.

Les SCPI de santé restent peu nombreuses, et toutes n’investisse­nt pas l’intégralit­é de leur patrimoine dans ce seul secteur. C’est pourtant le cas de Pierval Santé ou d’Euryale AM, une SCPI européenne qui affiche un rendement de 5,05 % en 2019, bien supérieur à la moyenne du marché (4,4 %). Sa principale concurrent­e, Primovie, a présenté un rendement de 4,51 %, son portefeuil­le comprenant aussi 25 % de bureaux. « Ces produits possèdent deux caractéris­tiques intéressan­tes : une bonne résilience du modèle économique des locataires et une durée des baux très longue, ce qui donne de la visibilité sur les revenus », estime Richard Houbron, cofondateu­r d’Experts en patrimoine. Le secteur est en effet peu affecté par les cycles économique­s, et il profite d’un accroissem­ent certain de la demande sur le long terme lié au vieillisse­ment de la population.

Malgré ces atouts, ces SCPI restent des placements de niche. « Ce sont des produits à souscrire dans le cadre d’un investisse­ment diversifié sur plusieurs SCPI, car le marché immobilier de la santé demeure restreint », précise Richard Houbron. Autrement dit : il n’est pas en mesure d’absorber une hausse brutale de la demande. Il devrait cependant se développer, « car il y a des besoins de financemen­t énormes », selon Jean-Jacques Olivié. Signe des temps, la société de gestion Perial AM vient de lancer une nouvelle SCPI multithéma­tique, PF Hospitalit­é Europe, visant les secteurs de la santé mais aussi de l’éducation, de l’hébergemen­t et de l’hôtellerie.

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