A quand l’effet Covid ?
Le marché reste pour l’heure épargné par la crise, mais un repli pourrait survenir en 2021.
Malgré un effondrement de l’activité économique au printemps dernier en Europe, les prix de l’immobilier résidentiel ont continué de croître dans tous les pays. Mais cette résistance pourrait n’être que temporaire. Jean-Christophe Delfim, auteur d’une étude chez Edmond de Rothschild, souligne qu’entre trois et douze mois s’écoulent « avant qu’un choc économique [ne] soit transmis au marché immobilier », via une dégradation de la confiance et du marché de l’emploi. Il rappelle aussi que, en période de crise, l’impact sur les prix est plus vite perceptible du côté de la demande que de celui de l’offre, ce qui se traduit d’abord par une baisse du nombre de transactions, avant un ajustement des prix. Dans le cas présent, l’aide massive des Etats a permis aux ménages de conserver un pouvoir d’achat relativement stable.
La crise devrait cependant avoir des conséquences sur l’immobilier, en premier lieu sur les préférences d’achat des ménages. Une part croissante d’entre eux recherchent des logements plus spacieux, dotés d’extérieurs et situés dans des zones moins densément peuplées. Selon l’auteur, « les zones périurbaines des grands centres d’activité devraient bénéficier d’un attrait plus soutenu », ainsi que les villes moyennes, voire les régions rurales bien desservies. Pour 2021, Edmond de Rothschild anticipe en outre une légère correction des prix, pouvant aller jusqu’à – 4 %. Il souligne que « les signaux de surchauffe » s’accumulent toutefois à Paris, alors que d’autres villes plus accessibles affichent des dynamiques porteuses, comme Strasbourg, Nantes et Rennes.