British attrait pour la citoyenneté française
Les demandes de naturalisation s’envolent depuis 2016, malgré une baisse en 2020.
Il n’y aurait donc pas eu d’« effet Brexit » en France sur les demandes de naturalisation qui ont été faites par les Britanniques ces derniers mois. C’est l’étonnant constat qu’a dressé le ministère de l’Intérieur lors de la présentation des statistiques annuelles sur l’immigration, le 21 janvier. En 2020, 2 505 d’entre eux ont demandé la nationalité française, contre 4 115 l’année précédente. Etrange baisse, alors que la sortie du Royaume-Uni de l’UE, maintes fois annoncée, maintes fois repoussée, est devenue certitude le 1er janvier.En réalité, cette diminution n’est qu’apparente et très largement liée aux conséquences de la pandémie, qui a conduit à la fermeture des services administratifs dans des préfectures. Sur une plus longue période, l’attrait pour la citoyenneté française est indéniable. L’emballement commence en 2016, avec le résultat du référendum du 23 juin en faveur du Brexit. En 2015, seuls 386 Britanniques sollicitent la nationalité française, ils sont 1 363 dès l’année suivante. Compte tenu des délais de traitement, l’accession à la citoyenneté prend un an de plus : en 2017, 1 605 dossiers sont acceptés, contre 439 en 2016. Depuis, la demande a été en croissance continue, alimentée et relancée par chaque nouveau psychodrame ou « vrai-faux » départ. Un autre indicateur montre bien l’attachement des Britanniques à leur pays d’adoption : leur impatience à déposer une demande pour un titre de séjour. A partir du 1er octobre 2021, ils devront être en mesure de présenter une carte de séjour, qu’ils habitent dans l’Hexagone de très longue date ou depuis peu. Pour leur simplifier la tâche et éviter l’engorgement de petites préfectures comme celle de la Dordogne, la Place Beauvau a mis en place un service de dépôt des demandes en ligne. Le 15 janvier, ils étaient 85 000 à avoir effectué la démarche, alors qu’on estime leur nombre total à entre 150 000 et 200 000 et qu’ils ont jusqu’au 31 juillet pour se plier à la nouvelle règle.