Poses outrées et avantageuses
A l’heure où s’ouvre un débat toujours indispensable sur l’inceste, à la suite de l’électrochoc du livre de Camille Kouchner, sexualiser le corps des enfants nés musulmans est accepté, défendu et applaudi. Le mariage fertile de l’indignation continue et de la posture multiculturaliste dissimule la vérité, tandis que la réalité s’efface devant le monstre « tolérance » qu’il a enfanté. Même lorsqu’il s’agit de révéler les mécanismes qui enchaînent la victime d’inceste au silence et à l’isolement, on se concentre sur la question de la prescription alors qu’il s’agit de crever l’abcès familial. A quoi servirait donc de jeter la prescription par la fenêtre quand le temps efface les preuves, permettant au coupable de préparer une défense réduite à parole contre parole ? Alors que, depuis la nuit des temps, l’omerta familiale entretient la violence, protège le bourreau au nom de la sacro-sainte solidarité familiale, quelle que soit l’origine sociale, ethnique ou religieuse. La complicité familiale autorise la pérennité de l’inceste, mais ce qui importe, visiblement, est non pas de mettre en place un espace sécurisé pour accueillir la parole des enfants et adolescents victimes, mais de prendre la pose outrée la plus avantageuse possible en pointant du doigt un certain milieu social, la libération sexuelle, le soleil du Midi, qu’importe, n’importe quoi qui efface la réalité brutale de l’inceste : partout, de tout temps, dans tous les milieux.