NON / « NOUS AVONS BESOIN DE STABILITÉ »
Acette question lourde de conséquences, le Premier ministre a donné une réponse personnelle, précipitée et, disons-le, assez maladroite. Elle trouve son origine dans l’improvisation avec laquelle François Hollande a décidé de tracer, selon son bon vouloir, les nouvelles frontières administratives françaises.
Cependant, la question ne peut trouver de réponse dans la période de crise que nous traversons actuellement. De plus, nos collectivités travaillent aujourd’hui main dans la main avec l’exécutif régional sur les grands chantiers, que ce soit le plan de relance ou les investissements structurants des années à venir. Nous avons davantage besoin de stabilité que d’une énième recette du millefeuille territorial, spécificité hexagonale. L’avenir de la région Grand Est ne saurait donc être étudié à la va-vite dans ce contexte.
Et si la voix de l’Alsace doit être entendue, celles de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne doivent l’être également.
Que l’Etat souhaite reparler du périmètre des régions, pourquoi pas ? Mais il faut le faire après les élections régionales, et en s’adressant aux habitants des 13 régions métropolitaines. Ce débat est intéressant, il est même primordial, parce qu’il ouvre les perspectives d’un nouvel acte de décentralisation pour redonner du sens à une action publique trop éloignée des réalités de terrain. Dans un contexte de crise où la réactivité des collectivités a souvent pallié les faiblesses de l’Etat, cette question du périmètre des régions doit être couplée avec la nécessaire refonte de notre système administratif. L’objectif doit être d’aboutir à une décentralisation à la carte, pensée par les territoires, et non à une réforme supplémentaire imposée unilatéralement depuis la capitale.
Quelles que soient les spécificités locales, les collectivités y sont prêtes. Pour ce grand chantier national – et comme le disent nos amis alsaciens : Jetzt geht’s los ! (En avant maintenant !) ✸ 11 Février 2021 L’EXPRESS