Etats-Unis Frank, James et Hunter Biden, les trois boulets du président
Les deux frères et le fils du locataire de la Maison-Blanche ne s’embarrassent guère de principes éthiques lorsqu’il s’agit de leur portefeuille. Navrant.
Quel sens du timing ! Le 20 janvier, jour de l’investiture du successeur de Donald Trump à Washington, une revue professionnelle de Floride publie un encart publicitaire vantant les mérites du Berman Law Group, un cabinet d’avocats dont l’un des principaux conseils se nomme… Frank Biden. Le jeune frère, 67 ans, du nouveau président apparaît même en photo, tout sourire. A côté, un texte explique que ce groupe, le chef d’Etat démocrate et Frank Biden partagent les mêmes valeurs de justice sociale et de défense de l’environnement. Avis à ceux qui voudraient recourir aux services de cette firme établie depuis 2008 à Boca Raton, en Floride. L’élection de Joe Biden lui a donné des ailes : elle vient, par exemple, d’entamer une class action (« procédure collective ») contre le gouvernement chinois, en réclamant des milliards de dollars de dommages et intérêts au nom de tous les Américains affectés par l’épidémie de Covid-19. Et, à coup sûr, elle se félicite d’avoir misé sur le bon cheval en ayant recruté Frank Biden voilà deux ans. A l’époque, ce dernier promettait d’apporter « un réseau de contacts personnels sans équivalent ». Et cela, sans s’arrêter à des considérations éthiques. Il faut dire que Frank est coutumier du fait. Promoteur immobilier quand son frère était vice-président, il avait trouvé les mots, en 2011, pour convaincre des élus de Floride de voter des subventions en faveur d’un projet d’écoles dans lequel il était impliqué. « Je vous donne ma parole d’honneur, sur le nom de ma famille, que ces écoles sont viables, avait-il déclaré. Et ce nom compte parce que les gens savent que la famille
Biden a la réputation de prendre soin des gens dans le besoin. » En novembre, juste après la victoire de son aîné, Frank a encore pris soin de rappeler qu’il avait ses entrées à Washington : « Joe et moi avons toujours été très proches, affirme-t-il alors à la télévision. Et nous le sommes encore plus maintenant. » Ce genre de déclarations agace évidemment Joe Biden. « Pour l’amour de Dieu, fais attention à ce que tu fais ! » aurait-il lancé à Frank en 2020. Visiblement, le président démocrate peine à « tenir » sa famille. Son autre frère, James, 71 ans, était naguère lobbyiste pour l’industrie du tabac. Lorsque Joe était sénateur du Delaware (1972-2008), James était parvenu à faire voter une loi favorable à ce secteur. Plus récemment, son nom est apparu dans une enquête du FBI portant sur des malversations dans le domaine médical. Quant à Hunter Biden, fils du président, il a défrayé la chronique durant la campagne présidentielle en raison de son implication dans des investissements en Chine et du salaire fictif qu’il percevait, à Kiev, de Burisma, une entreprise gazière. Et cela, au moment où Joe Biden, alors vice-président des Etats-Unis, supervisait l’aide militaire accordée à l’Ukraine par l’administration Obama ! Par comparaison, les péchés de Frank Biden sont véniels. « D’un point de vue purement légal, il n’y a rien de répréhensible, confirme Jessica Tillipman, adjointe au doyen de la faculté de droit de l’université George-Washington. En revanche, en termes d’image, c’est plus ennuyeux. Il n’est jamais souhaitable que quelqu’un tire profit de sa proximité avec le président… » Richard W. Painter, ancien conseiller éthique de George W. Bush, agitait déjà la sonnette d’alarme en 2019, lorsque les affaires de Hunter en Ukraine ont commencé à faire surface. « Joe Biden devrait promettre que, s’il devient président, il exigera de ses proches qu’ils s’abstiennent de toute pratique commerciale répréhensible susceptible de soulever des questions éthiques. » A ce jour, rien de tel n’est advenu. Ce qui fait dire à Peter Schweizer, un proche de Steve Bannon, qui préside le think tank conservateur Government Accountability Institute : « Joe Biden ne mettra jamais de garde-fous en place, car le mélange des genres est une seconde nature dans la famille Biden. » Exact, hélas.