L’année noire des majors pétrolières
Avec la pandémie et la crise économique, les plus grosses entreprises du secteur ont vu leurs résultats s’effondrer. Les trois compagnies européennes ont accéléré leur virage dans les énergies renouvelables.
Une année terrible. Peutêtre la pire de l’histoire du secteur. Les douze mois qui viennent de s’écouler auront bousculé comme rarement l’industrie pétrolière. Et si le prix du baril de brut s’est relevé à ses niveaux d’avant crise depuis le début de l’année, son effondrement en 2020, dans le sillage de la crise sanitaire puis économique, a mis les finances des plus grosses entreprises du secteur dans le rouge.
ExxonMobil, Chevron, Shell, BP et Total… les cinq majors de l’or noir ont été impactées, à des degrés divers. La plupart d’entre elles ont annoncé des coupes massives dans leurs effectifs. Pour ne plus dépendre du seul pétrole, dont les perspectives s’obscurcissent avec le verdissement des économies, certains groupes ont également accéléré leur diversification vers les énergies renouvelables. Retour sur une séquence qui fera sans doute date dans le paysage énergétique international.
Le trou d’air de la crise sanitaire
C’est l’alpha et l’oméga du marché. Comme pour toute matière première, l’équilibre entre l’offre et la demande de pétrole permet de fixer le prix du baril sur lequel se rémunèrent les différents acteurs de la filière. L’épidémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de plusieurs milliards de personnes sur le globe, et l’arrêt de pans industriels entiers tels que le transport aérien (gros consommateur de carburant) ont fait plonger la demande de manière spectaculaire.
En mars 2020, alors que les premiers signaux d’un ralentissement de l’économie clignotaient à l’horizon, les membres de l’Opep, l’organisation des pays producteurs de pétrole, n’ont pas réussi à s’entendre sur une baisse coordonnée de l’offre, qui aurait permis de mieux encaisser le choc. Ce rendez-vous manqué n’a fait que perturber un peu plus les marchés financiers, accentuant le décalage entre les volumes produits et ceux consommés.