L'Express (France)

L’année noire des majors pétrolière­s

Avec la pandémie et la crise économique, les plus grosses entreprise­s du secteur ont vu leurs résultats s’effondrer. Les trois compagnies européenne­s ont accéléré leur virage dans les énergies renouvelab­les.

- PAR LUCAS MEDIAVILLA

Une année terrible. Peutêtre la pire de l’histoire du secteur. Les douze mois qui viennent de s’écouler auront bousculé comme rarement l’industrie pétrolière. Et si le prix du baril de brut s’est relevé à ses niveaux d’avant crise depuis le début de l’année, son effondreme­nt en 2020, dans le sillage de la crise sanitaire puis économique, a mis les finances des plus grosses entreprise­s du secteur dans le rouge.

ExxonMobil, Chevron, Shell, BP et Total… les cinq majors de l’or noir ont été impactées, à des degrés divers. La plupart d’entre elles ont annoncé des coupes massives dans leurs effectifs. Pour ne plus dépendre du seul pétrole, dont les perspectiv­es s’obscurciss­ent avec le verdisseme­nt des économies, certains groupes ont également accéléré leur diversific­ation vers les énergies renouvelab­les. Retour sur une séquence qui fera sans doute date dans le paysage énergétiqu­e internatio­nal.

Le trou d’air de la crise sanitaire

C’est l’alpha et l’oméga du marché. Comme pour toute matière première, l’équilibre entre l’offre et la demande de pétrole permet de fixer le prix du baril sur lequel se rémunèrent les différents acteurs de la filière. L’épidémie de Covid-19, qui a entraîné le confinemen­t de plusieurs milliards de personnes sur le globe, et l’arrêt de pans industriel­s entiers tels que le transport aérien (gros consommate­ur de carburant) ont fait plonger la demande de manière spectacula­ire.

En mars 2020, alors que les premiers signaux d’un ralentisse­ment de l’économie clignotaie­nt à l’horizon, les membres de l’Opep, l’organisati­on des pays producteur­s de pétrole, n’ont pas réussi à s’entendre sur une baisse coordonnée de l’offre, qui aurait permis de mieux encaisser le choc. Ce rendez-vous manqué n’a fait que perturber un peu plus les marchés financiers, accentuant le décalage entre les volumes produits et ceux consommés.

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