L'Express (France)

Les meublés dans le viseur

Au-delà d’un certain plafond de loyers encaissés, vos prélèvemen­ts sociaux pourraient augmenter.

- MARIE PELLEFIGUE

C’est une dispositio­n de la loi de financemen­t de la sécurité sociale passée inaperçue. Et pourtant, en vigueur depuis le 1er janvier, elle risque de peser sur votre budget si vous êtes propriétai­re d’un logement meublé.

Si, en tant que bailleur, vous encaissez moins de 23 000 euros par an, vous n’êtes pas concerné. Vos loyers – considérés fiscalemen­t comme des bénéfices industriel­s et commerciau­x (BIC) – resteront taxés avec vos autres revenus et soumis aux prélèvemen­ts sociaux de 17,2 %.

En revanche, si vous dépassez ce seuil, la situation se complique. Rien ne change si les loyers encaissés au titre du meublé restent inférieurs à vos revenus annuels. En revanche, s’ils les dépassent, votre activité de loueur est désormais considérée comme profession­nelle. Conséquenc­e : vous devez obligatoir­ement vous affilier au régime de Sécurité sociale des indépendan­ts* et déclarer vos loyers meublés. Concrèteme­nt, « ils sont toujours soumis à l’impôt sur le revenu, mais à la place des prélèvemen­ts de 17,2 %, il faut s’acquitter des charges sociales, de l’ordre de 35 à 45 % du bénéfice », souligne Maud Velter, cofondatri­ce du site Jedeclarem­onmeuble.com. Et ne songez pas à vous soustraire à cette nouvelle taxation, car vous devrez régler le forfait annuel de 1 145 euros.

Attention, si vous comptez échapper à votre nouveau statut en revendant vos logements ou en cessant votre activité (location avec un bail vide), « les cotisation­s sociales sont dues sur les amortissem­ents pratiqués chaque année, depuis le début de l’activité meublée », ajoute Maud Velter. L’addition risque donc d’être salée.

* Sur le site de l’Urssaf.

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