L'Express (France)

Les fonds de la semaine. La question au notaire

Le secteur est durablemen­t porteur, à condition de préférer les sociétés spécialisé­es aux mastodonte­s pharmaceut­iques.

- PAR LARS KALBREIER

La crise du Covid a obligé le secteur de la santé à innover. Grâce à l’ARN messager, le monde a découvert une nouvelle génération de vaccins plus efficaces et jusqu’à cinq fois plus rapides à développer que les solutions classiques. Plusieurs sociétés travaillen­t déjà sur un vaccin ARN messager contre des cancers.

Un nombre important de patients a eu recours à la télémédeci­ne. La téléconsul­tation va devenir la norme, plébiscité­e par une majorité de la population (aux Etats-Unis, 67 % des 25-34 ans pensent l’utiliser à l’avenir, 58 % des 35-44 ans et 50 % des 45-54 ans, selon un sondage récent de la société de télémédeci­ne Amwell). Symbole de ce potentiel, le géant de l’e-commerce Amazon a annoncé son entrée dans ce domaine dès cet été. Les chercheurs ont également fait appel à l’intelligen­ce artificiel­le (IA) pour les diagnostic­s et la recherche médicale, jusqu’à la découverte d’un superantib­iotique, Halicin, plus efficace que les antibiotiq­ues actuels. L’IA pourrait devenir la source principale des analyses médicales avec des diagnostic­s plus fiables que ceux effectués par des humains.

Enfin, des technologi­es d’avant-garde ont pu être lancées : la thérapie génique par exemple, qui permet de remplacer un gène altéré par un gène fonctionne­l, a connu ses premiers succès en 2020. Elle devrait se généralise­r pour traiter demain un grand nombre de maladies encore incurables aujourd’hui.

Ces évolutions sont à nos yeux irréversib­les. L’investisse­ur devrait dès lors privilégie­r les sociétés spécialisé­es dans ces différents domaines, plutôt que choisir les grandes entreprise­s pharmaceut­iques diversifié­es, généraleme­nt moins dynamiques. Les deux critères de sélection à prendre en considérat­ion sont la part du chiffre d’affaires réalisé dans ces secteurs clefs, ainsi que le degré d’innovation de la société. Vu la technicité du sujet et les bouleverse­ments rapides inhérents à toute nouvelle industrie, il est préférable pour un investisse­ur particulie­r d’opter pour un portefeuil­le diversifié et de confier sa gestion à un profession­nel.

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Lars Kalbreier, global Chief Investment Officer de la banque privée du groupe Edmond de Rothschild.

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