NON / « LES RÉSIDENCES SECONDAIRES CONTRIBUENT À L’ESSOR DES TERRITOIRES »
L’ instauration d’un tel statut de résident serait une mauvaise idée pour plusieurs raisons. En premier lieu, ce serait oublier que les propriétaires de résidences secondaires contribuent fortement à l’économie des territoires et à leur activité. Ils achètent sur place, consomment local, font vivre les commerçants et les producteurs régionaux, recourent aux entreprises et aux artisans. Les résidences secondaires fournissent également des recettes fiscales aux collectivités locales. Pensons aux droits de mutation, à la taxe foncière mais aussi à la taxe d’habitation qui ne sera pas supprimée pour cette catégorie de logements, qui est même susceptible d’être majorée. Tout cela pourrait représenter jusqu’à 3 milliards d’euros, voire plus. Les résidences secondaires constituent, par ailleurs, une véritable bouée de sauvetage démographique pour certaines communes rurales menacées par la dévitalisation. Les territoires, ne l’oublions pas, sont en concurrence pour attirer les populations et les investissements. Ceux qui adopteraient un statut de résident perdraient des points précieux dans cette compétition.
J’insiste, enfin, sur des données d’ordre sociétal qui me paraissent aussi importantes. La première consiste à souligner que les résidences secondaires permettent de rassembler les familles et les amis et jouent, de ce fait, un rôle majeur sur le plan social. La seconde est qu’elles sont souvent acquises par des actifs qui projettent de s’y installer durablement après la retraite. La troisième, enfin, a trait à l’essor du télétravail qu’ont favorisé les divers confinements et que de nombreux urbains vont continuer à pratiquer. Ils garderont sans doute un logement en ville, mais vont opter pour ce que j’appellerais des « résidences semi-secondaires », où ils passeront une grande partie du temps. Pour endiguer la hausse des prix, il serait donc préférable de repenser l’aménagement du territoire et la répartition de la population.