La forme au poignet
Les fabricants de montres connectées ne cessent de se réinventer et misent toujours plus sur la santé et le bien-être.
Apple, Huawei, Samsung, Garmin, Fitbit, Withings… Le marché des montres connectées continue de progresser. En 2020, il s’est vendu quelque 100 millions d’unités dans le monde, selon le cabinet d’analyse Counterpoint. Si certains modèles jouent résolument la carte sportive, d’autres misent sur la discrétion et imitent un look classique ou celui d’un bijou. Mais tous ont un point commun : des fonctionnalités tournées vers la santé sans cesse plus poussées. A l’instar de l’Apple Watch – accaparant 40 % du marché selon Counterpoint –, ces montres embarquent nombre de capteurs qui mesurent le rythme cardiaque et sa variabilité, la fréquence respiratoire et le taux d’oxygène dans le sang, ou même réalisent un électrocardiogramme au poignet, voire évaluent la température corporelle.
Peu à peu, ces produits s’aventurent également sur le terrain du bien-être et de la forme : les capteurs apprécient cette fois la qualité du sommeil (distinction entre les phases de repos profond, paradoxal, léger…) ou le niveau de stress. Ils se muent aussi en coachs de vie en donnant des défis d’activité hebdomadaires (entraînements physiques, incitation à se lever à intervalles réguliers, ou encore pauses méditation pour un quotidien plus zen). De par leur champ d’action toujours plus vaste, ces montres intéressent les scientifiques. Au cours de différentes études, ces derniers ont constaté qu’elles pouvaient déceler les premiers signes d’une altération du système immunitaire (modification du rythme cardiaque, du sommeil, diminution du nombre de pas quotidiens…). Au point d’en déduire qu’elles pourraient repérer certains virus avant la manifestation des premiers symptômes ? Ce serait aller un peu vite en besogne. « Les capteurs sont suffisamment sensibles pour détecter un changement physiologique, même s’il est minime, explique Ghassan Moubarak, cardiologue spécialisé en rythmologie. Pas moyen pour autant d’identifier précisément la pathologie. » Ni de savoir si la personne sera amenée à être souffrante. « Les données prédictives de ces montres ne permettent pas d’estimer avec une grande précision la probabilité que l’on soit réellement malade. En revanche, l’inverse semble fiable. Cela signifie que, lorsque la montre ne décèle rien d’anormal, elle ne se trompe que très rarement. C’est déjà un grand pas », ajoute le cardiologue. Et, soudain, ce modèle acheté pour tenter de battre son record au 10 kilomètres trouve une tout autre utilité…