La valeur de demain : ASM International. La salle des ventes
Le marché des semi-conducteurs est en surchauffe. Face à l’explosion de la demande, les fabricants investissent et s’arrachent les machines de l’industriel néerlandais.
Il fait partie du cercle restreint des groupes européens qui comptent dans le secteur des semi-conducteurs. Le néerlandais ASM International conçoit des machines sophistiquées pour les fondeurs comme le taïwanais TSMC, le coréen Samsung Foundry ou l’américain Intel, afin que ceux-ci produisent, à partir d’un matériau brut, une galette de silicium, des microprocesseurs (puces, mémoires informatiques). Autant de composants high-tech vitaux pour activer nos smartphones, nos ordinateurs ou nos automobiles.
« Même si la concurrence est vive, dominée par des géants comme les américains Applied Materials, Lam Research et le japonais Tokyo Electron, ASM a su s’imposer comme l’acteur majeur du procédé ALD (Atomic Layer Deposition), détenant plus de 50 % du marché, souligne Vincent Maulay, analyste chez BDL Capital Management. Cette technologie de pointe permet de superposer des couches microscopiques d’éléments chimiques, qui, une fois gravées, donnent naissance à des puces ultraperformantes. Pour être en mesure de réussir un tel défi technologique, ASM développe avec ses partenaires commerciaux des liens de long terme, pérennisant ainsi la croissance de son activité. » Leurs clients Apple, Huawei, Intel et AMD étant au coude-à-coude dans la course à l’innovation, les fondeurs doivent suivre le mouvement. Ils achètent à ASM des machines toujours plus perfectionnées, dynamisant ainsi le marché des équipements ALD, qui devraient croître de plus de 40 % sur la période 2021-2022.
« Le contexte est très favorable pour ASM, la demande en semi-conducteurs est forte, les fondeurs investissent dans des machines pour augmenter leur capacité de production, analyse Guillaume Eyssette, dirigeant du cabinet Gefinéo. Mais c’est aussi un secteur cyclique. Lorsque le cycle des microprocesseurs se retournera, se matérialisant par une baisse générale des commandes, le cours de Bourse devrait souffrir. L’investisseur devra alors soit anticiper le ralentissement de l’activité pour vendre au mieux ses actions, soit profiter de la baisse du cours pour se renforcer. »