Covid-19 : l’Asie resserre la vis, un avertissement pour l’Europe
A Singapour et à Taïwan, le nombre de malades réaugmente. Preuve que la stratégie « zéro Covid » n’est pas la panacée.
Le contraste est saisissant. Alors qu’en Europe, les populations goûtent aux joies du déconfinement, encouragées par une amélioration des chiffres sur le front du Covid, celles de Taïwan et de Singapour voient poindre des mesures restrictives : fermeture des restaurants et de certaines écoles, généralisation du travail à domicile, instauration d’une jauge de cinq personnes pour les rassemblements en famille… Ce tour de vis supplémentaire montre à quel point contenir la pandémie reste difficile, même dans les pays ayant opté pour la stratégie zéro Covid.
Depuis le départ, Taïwan et Singapour – tout comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou la Corée du Sud – s’efforcent d’empêcher le virus de circuler, prenant des mesures fortes dès que celui-ci montre un peu de vigueur. Cette approche a porté ses fruits dans un premier temps. Les épidémiologistes considèrent d’ailleurs qu’il n’y a pas mieux pour réduire le nombre de victimes. Mais les plans d’éradication du coronavirus font désormais face à des vents défavorables : montée des variants, comportement trop confiant de certains individus, retard dans l’approvisionnement en vaccins… Ainsi, seulement 1 % des Taïwanais ont reçu leur première injection, selon l’agence Bloomberg. Avec 30 %, Singapour fait beaucoup mieux. Ce qui n’empêche pas la cité-Etat de craindre la montée du variant indien, davantage contagieux, y compris chez les plus jeunes, alors que les doses de vaccins manquent. La leçon pour l’Europe ? Eviter tout relâchement excessif. Comme le soulignent plusieurs experts du FMI, nous sommes encore plus exposés que l’Asie à une nouvelle vague de Covid-19.