L'Express (France)

Vacances d’été : la « guerre » des touristes a commencé

Les Etats dont l’économie dépend fortement de l’industrie du voyage rivalisent d’idées pour convaincre les voyageurs de les choisir.

- PAUL VÉRONIQUE

La saison est lancée ! Avec l’arrivée des beaux jours, les pays dont l’économie repose sur le tourisme font tout pour attirer les vacanciers étrangers… Et tant pis si le contexte épidémique n’est, cette année encore, pas stabilisé sur le Vieux Continent. Certains ont voulu rouvrir leurs frontières le plus vite possible, à l’instar de Chypre, dont le tourisme représente 15 % du PIB. Le 10 mai, le pays a ainsi autorisé l’accès à son territoire à 65 Etats. A condition, tout de même, que les voyageurs puissent justifier d’une vaccinatio­n en bonne et due forme.

L’impatience est tout aussi palpable en Espagne. Le 9 mai, la péninsule Ibérique a levé l’état d’urgence, le couvre-feu et l’essentiel des restrictio­ns sanitaires mises en place depuis la fin d’octobre. « En juin, nous serons prêts à dire aux vacanciers du monde entier qu’ils peuvent nous rendre visite », avait déjà martelé le secrétaire d’Etat au Tourisme, Fernando Valdés, à la fin du mois d’avril.

Mais ouvrir les frontières ne suffit pas. Il faut aussi donner l’envie de venir voir si la mer est plus bleue ici qu’ailleurs. Malte a annoncé, à la mi-avril, l’attributio­n de primes pouvant aller jusqu’à 200 euros pour les étrangers séjournant dans des hôtels 3 à 5 étoiles. Seuls les 38 000 premiers arrivés pourront y prétendre.

De son côté, la Grèce mise sur des zones « Covid-free » (sans Covid) pour rassurer les voyageurs. La République hellénique a ainsi accéléré la vaccinatio­n sur une dizaine d’îles situées en mers Egée et Ionienne. Une idée reprise par l’Italie pour ses îles de Capri, de Procida et d’Ischia. Au début d’avril, la Botte a également inauguré le premier train Covid-free d’Europe. Pour monter à bord, un test de dépistage négatif est nécessaire, que l’on soit passager ou membre d’équipage. « Nous adopterons cette solution pour les destinatio­ns touristiqu­es », assure le patron des chemins de fer italiens, Gianfranco Battisti.

Ces dispositio­ns sont une question de survie : « La situation est tellement dramatique dans ce secteur que les pays du sud du continent européen ne peuvent pas se permettre de sacrifier une nouvelle saison », souligne Didier Arino, qui dirige le cabinet spécialisé Protourism­e.

Et en France ? L’accueil des visiteurs étrangers reprendra à partir du 9 juin, à condition que ces derniers justifient d’une vaccinatio­n ou d’un test négatif, selon le calendrier du déconfinem­ent dévoilé, fin avril, par Emmanuel Macron. Pour conquérir les vacanciers, une campagne de promotion de 10 millions d’euros est prévue.

« Certains pays jouent sur les effets d’annonce avec des mesures un peu chocs pour attirer l’attention, glisse le secrétaire d’Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. Mais la France reste une destinatio­n plébiscité­e, donc soyons confiants. » En espérant que cela suffise pour sauver la saison.

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