Contre l’armement des policiers municipaux Patrick Buisson mal dans notre époque
Laurent Opsomer, Saint-Amand-les-Eaux (Nord)
En 2011, un policier municipal d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) était violemment agressé par un individu armé d’un couteau, qui avait tenté de lui porter un coup à la gorge afin de s’emparer de son arme de service. Dix ans plus tard, une policière municipale est sauvagement poignardée à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique) par un schizophrène fiché pour radicalisation qui lui a volé son arme de poing avant d’être abattu par les gendarmes (« Une policière attaquée au couteau près de Nantes, son agresseur décédé », sur Lexpress.fr). Aussi choquante soit-elle, cette sanglante tragédie demeure – heureusement – exceptionnelle. Pourtant les syndicats réclament à nouveau la généralisation de l’armement des policiers municipaux (sous-entendu par des armes à feu), une revendication activement soutenue par des politiciens qui surfent sur le thème de la sécurité en ces temps d’élections. Or, hier comme aujourd’hui, la victime était armée, et c’est peut-être cette arme qui a suscité la convoitise de l’agresseur. Et personne ne soulève la question du suicide, alors que le nombre de suicides dans la profession, très souvent avec l’arme de service, dépasse largement celui des assassinats.