Placements : lever le nez au-delà de la tech. La question à l’avocat
Pour investir, il ne faut pas nécessairement cibler les géants ou les spécialistes du secteur, mais plutôt élargir aux entreprises en passe de réussir leur révolution digitale.
La technologie a fortement contribué au progrès humain. Mais son entrée dans la vie quotidienne a provoqué l’émergence fulgurante de monopoles extrêmement profitables bénéficiant des effets de la mondialisation et des bonds en avant dans l’exploitation des données. Ces entreprises sont capables d’investir massivement une partie de leurs profits pour pénétrer tous les secteurs de l’économie à une échelle et à une vitesse jamais vues jusqu’à présent. L’espoir de voir ce modèle se reproduire tire les valorisations de tout le secteur vers des niveaux extrêmes.
Mais ce secteur doit faire face à des défis considérables. Sa contribution à la lutte contre les changements climatiques, à la préservation des libertés ou de la confidentialité des données, à la lutte contre les discriminations, les courants complotistes et terroristes, au respect des régulations notamment fiscales ou à la création d’emplois, déterminera dans les années à venir l’attitude des gouvernements vis-à-vis de ces géants qui menacent potentiellement les équilibres sociaux. Or ces risques ne sont pas assez pris en compte dans leurs valorisations.
Néanmoins, payer cher pour investir dans la tech n’est pas une fatalité. Quels que soient les secteurs, les entreprises devront désormais opérer dans un monde plus régulé, moins mondialisé et moins tourné vers l’optimisation des coûts. Pour préserver leur compétitivité, elles devront investir massivement dans la digitalisation et dans la transition énergétique. Voilà donc une autre manière d’investir dans la tech. Car celle-ci n’est plus seulement un secteur cher, elle touche tous les domaines de l’économie. Les sociétés qui sauront s’adapter à leur nouvel environnement par l’adoption des bonnes technologies de digitalisation ou de transition énergétique sont celles qui seront les plus performantes. Et parce qu’elles ne se situent pas forcément dans des secteurs à la mode, leur valorisation ne prend parfois pas en compte ce potentiel.
Bref, tout comme les pratiques ESG [NDLR : environnementales, sociales et de gouvernance], la tech peut être vue non pas comme un secteur, mais comme un moteur de performance financière pour les entreprises les plus agiles, les mieux repositionnées dans le monde post-Covid et les mieux dirigées. C’est probablement là que se situe la véritable opportunité d’investissement !