NON / « IL FAUT AU CONTRAIRE AUGMENTER LE CIR ET L’ADAPTER »
Le CIR est un pilier du dispositif de compétitivité française, la récente étude de France Stratégie ne remet pas cela en question. Certes, le rapport montre qu’il n’a pas amélioré la compétitivité française, mais d’autres éléments doivent être considérés : la formation et les compétences, le poids des charges sociales et fiscales ou la durée du travail.
Dans cette période de relance, il faut augmenter le crédit d’impôt et ne surtout pas le raboter. La croissance future, la souveraineté des nations sont fondées sur la recherche et les progrès technologiques. Si le CIR ne fait pas tout, il apporte sa part à l’attractivité de la recherche dans notre pays. Il y a certainement des points à revoir, mais, pour l’instant, il a montré, par exemple, son effet positif pour les PME plus que son inefficacité. Si on retire le CIR, si on taxe à leur prix tous les frais liés à la R&D, une bonne partie de la recherche faite en France par les entreprises françaises s’exportera ailleurs. Son utilisation est, en outre, très contrôlée.
Il y a d’autres réformes à mener pour améliorer la compétitivité, comme la baisse des impôts de production. Ce sujet, diagnostiqué il y a longtemps, commence à trouver sa mise en oeuvre au travers de la baisse de 10 milliards d’euros prévue dans le plan de relance, mais cela reste insuffisant au regard du montant que ces impôts représentent (de 70 à 80 milliards d’euros). Il faut les remanier et les faire disparaître au fur et à mesure. Cela implique un changement lourd et une vraie réflexion sur la fiscalité locale. Notre valeur ajoutée industrielle est faible, par rapport à l’Allemagne notamment. Comment faire pour que la France redevienne une puissance industrielle ? Ce sera l’une des clefs du débat présidentiel.
Eric Woerth,